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Quel est l’impact de la consommation de cannabis lors de la grossesse par la mère sur la santé des enfants? Voici l’objet même de cette étude.
Les chercheurs ont mené une étude transversale. Les données ont été obtenues lors de la session de référence de l'étude longitudinale en cours sur le développement cérébral et cognitif des adolescents, qui a recruté 11 875 enfants âgés de 9 à 11 ans, ainsi qu'un parent ou un soignant, dans 22 sites à travers les États-Unis entre le 1er juin 2016 et le 15 octobre 2018.
Ils ont évalué l’exposition prénatale au cannabis avant et après la connaissance de la grossesse par la mère ainsi que la présence de symptômes de psychopathologie chez les enfants, des troubles de cognition et du sommeil, mais aussi le poids à la naissance, l’âge gestationnel à la naissance, l’indice de masse corporelle et la structure cérébrale. Ils ont tenu compte aussi des covariables comme le statut socio-économique, l’exposition à l’alcool et au tabac durant la grossesse, etc.
Les résultats montrent que, parmi les 11 489 enfants (5997 garçons [52,2 %] ; âge moyen [ET], 9,9 [0,6] ans) pour lesquels les données sur l'exposition prénatale au cannabis ne sont pas manquantes, 655 (5,7 %) ont été exposés au cannabis avant la naissance. Par rapport à l'absence d'exposition, l'exposition au cannabis uniquement avant (413 [3,6 %]) et après (242 [2,1 %]) la connaissance maternelle de la grossesse a été associée à des caractéristiques psychopathologiques plus importantes des enfants, des problèmes de sommeil et un indice de masse corporelle plus élevé, ainsi qu'une diminution de la cognition et du volume de matière grise. Seule l'exposition après la connaissance de la grossesse a été associée à un poids de naissance plus faible ainsi qu'à un volume intracrânien total et à des volumes de matière blanche inférieurs à ceux de l'absence d'exposition et de l'exposition uniquement avant la connaissance. En tenant compte des facteurs confondants, seule l’exposition au cannabis après la connaissance de la grossesse reste associée aux différents troubles.
Ceci suggère que l'exposition prénatale au cannabis et ses facteurs corrélés sont associés à un risque accru de psychopathologie pendant la phase intermédiaire de l'enfance. La consommation de cannabis pendant la grossesse devrait être découragée, concluent les auteurs.