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Tester tous les Belges chaque semaine n'est "pas impossible" (experts)
13/11/2020 - 10:34

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Photo: Shutterstock

Plusieurs experts estiment qu'il devrait être possible de tester toute la population belge chaque semaine pour le Covid-19 après la deuxième vague de l'épidémie, en réalisant des tests groupés, écrit De Standaard jeudi. "C'est une stratégie possible pour aider à prévenir une troisième vague, mais elle implique une décision politique", confirme le chercheur Pieter Libin à l'agence Belga.

Regrouper et analyser des échantillons provenant de plusieurs personnes à la fois permettrait de réaliser des tests PCR de masse, explique Pieter Libin. Le chercheur propose de réaliser des tests par groupes de 32 personnes. En cas de "pool" positif, des tests in dividuels suivraient.

Selon les calculs d'une équipe de biostatisticiens, d'informaticiens et d'immunologues de l'UHasselt, de l'UAntwerpen et de la VUB, tester tous les citoyens belges sur une base hebdomadaire est possible si 50.000 échantillons PCR sont regroupés et analysés chaque jour. 

Pour que cette stratégie fonctionne, il faut également que le nombre d'infections dans la population baisse à 500 cas actifs en même temps. Dans ce cas, 20.000 tests PCR supplémentaires par jour devraient suffire à déterminer qui est réellement infecté. 

Un total de 70.000 tests devraient donc être réservés au dépistage massif chaque jour. Ce qui n'est pas impossible: le nombre quotidien d'analyses devrait atteindre 100.000 d'ici la fin de l'année, expliquent les chercheurs.

La population devrait aussi accepter de se soumettre à ces dépistages et de s'isoler si nécessaire. Les personnes appartenant à un groupe testé positif devraient se placer en quarantaine.

Regrouper les tests PCR augmente cependant le risque de manquer un cas. Selon Pieter Libin, la sensibilité du test est cruciale. "Nous avons actuellement jusqu'à 10% de faux négatifs pour les 'pools'", confie-t-il, tout en espérant continuer à expérimenter pour améliorer ce résultat.

Commentaire

Tester tous les Belges chaque semaine n'est "pas impossible" ...

La proposition est intéressante et est susceptible d’apporter une solution aux conséquences psychologiques du confinement et rendrait possible des réunions familiales sécurisées.

La sensibilité du test « groupé » est importante. Les tests salivaires ont l’avantage de pouvoir être répétés plus facilement qu’un frottis nasopharyngé et la procédure du test groupé est plus simple à réaliser tout en gardant les échantillons individuels dans l’hypothèse où le test groupé est positif. La sensibilité moindre des tests salivaires peut être compensée en répétant le test sur un 2e prélèvement. 

Les comparaisons des deux procédures est reprise dans le tableau ci-dessous.

La comparaison porte sur des situations où la probabilité a priori est de 5% (faible circulation du virus) ou 20% forte circulation du virus. Cette probabilité a priori ne tient pas compte des comportements mais est uniquement basée sur la prévalence. 

Le calcul probabiliste montre que la réalisation de 2 tests salivaires successifs  (sensibilité 50%) négatifs confère une probabilité a posteriori plus faible que un seul test PCR négatif (sensibilité 70%). Les deux tests salivaire négatifs (sensibilité 50%) sont équivalents à un test PCR négatif dont la sensibilité serait estimée à 75%La proposition de réalisation de tests salivaires est donc réaliste dès lors que les modalités de prélèvements sont simples et l’impliquent pas un personnel qualifié.

En cas de probabilité a priori de 6%, l’obtention d’un test PCR négatif ou deux tests salivaires négatifs confèrent un risque acceptable de 1 à 1,7%. 

Par contre, en cas de probabilité a priori de 20% (haute circulation du virus), le risque résiduel après avoir été testé négatif serait de l’ordre de 5-6% ce qui reste « inconfortable » au plan de la sécurité et de la transmission.

 

La réalisation d’une fête de Noel familiale pourrait se concevoir à la condition de réaliser un double test salivaire dans les 48 heures précédant le réveillon ou un test PCR la veille pour autant que la circulation du virus et donc la probabilité a priori puisse être réduite à 5-6% pour la fin décembre.