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Le microbiote intestinal semble bien lié à tout notre organisme et c’est normal vu le nombre de cellules qu’il contient. Ici, c’est l’hypertension artérielle qui entre en jeu…
Parmi les personnes souffrant d'hypertension, on estime que 20 % présentent ce que l'on appelle une hypertension résistante, c'est-à-dire que leur tension artérielle reste élevée malgré un traitement agressif. Ces dernières années, beaucoup de recherches ont examiné plus attentivement le lien entre les mesures de la pression artérielle d'une personne et son microbiote intestinal. Pour leur étude, les scientifiques de l'Université de Toledo (OH,USA) ont comparé l'efficacité du quinapril, un médicament antihypertenseur, chez des rats dont les bactéries intestinales étaient normales et chez ceux dont le microbiote intestinal avait été appauvri par de fortes doses d'antibiotiques.
Les chercheurs ont constaté une nette différence entre les deux, les animaux ayant reçu des antibiotiques en premier répondant beaucoup mieux au quinapril.
L'analyse de la composition des bactéries intestinales chez les animaux a identifié la bactérie Coprococcus comme étant le coupable. Des expériences en laboratoire ont prouvé que Coprococcus comes, une espèce de bactérie dominante dans ce genre, peut décomposer le quinapril et le ramipril, ce qui entraîne une diminution des effets hypotenseurs.
La transposition de cette découverte à l’humain prendra du temps, mais la littérature décrit des cas de personnes hypertendues qui, une fois sous antibiotiques au long cours, ont vu leur pression artérielle diminuer tant qu’il n’était plus nécessaire de lui administrer un cocktail d’antihypertenseurs, mais bien un seul. A suivre…