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Des chercheurs de l'université de Cincinnati déconseillent d'utiliser deux méthodes de stérilisation largement répandues pour nettoyer les masques chirurgicaux jetables et les masques N95 pour les réutiliser en plein milieu de la pandémie de coronavirus.
La rareté des équipements de protection individuelle dans les milieux médicaux a conduit de nombreux systèmes de santé à envisager la stérilisation et la réutilisation des masques développés initialement comme des articles jetables. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont autorisé la réutilisation des masques N95 comme stratégie de capacité de crise.
Les auteurs ont testé deux marques de masques N95 ainsi que deux types de masques chirurgicaux - l'un à haute filtration et l'autre à basse filtration - en utilisant un autoclave.
Ils ont également utilisé une autre méthode de décontamination qui consiste à tremper les masques dans un bain d’éthanol à 70 % pendant deux heures, puis à les sécher avant de les réutiliser. Des tests ont été effectués avec des traitements de désinfection appliqués jusqu'à cinq fois pour simuler la réutilisation qui pourrait avoir lieu dans un environnement de soins de santé.
L'étude a montré que ni la stérilisation en autoclave ni le traitement à l'alcool n'ont causé de dommages visibles aux masques chirurgicaux. En revanche, le masque N95 a subi des dégâts après seulement une seule désinfection en autoclave, telles que la désintégration partielle du matériau d'étanchéité souple autour de la pince nasale et, surtout, la perte d'élasticité de la sangle, ce qui a rendu ce dispositif de protection respiratoire non réutilisable. La fréquence de décontamination des dispositifs de protection n'avait presque pas d'importance - une, deux ou cinq fois - puisque les dommages majeurs infligés aux caractéristiques de performance des articles ont suivi le premier test.
Une des explications est que ces masques respiratoires N95 et certains masques chirurgicaux reposent sur des fibres qui ont une charge électrostatique qui leur permet de capturer les petites particules et de protéger le porteur. L'autoclavage et le traitement à l'alcool affaiblissent cette charge électrostatique.
Les auteurs estiment qu'au lieu d'utiliser l'autoclavage ou l'alcool éthylique pour désinfecter les masques N95, d'autres options devraient être explorées comme la lumière ultraviolette. A suivre donc…
https://www.journalofhospitalinfection.com/article/S0195-6701(20)30315-7/pdf