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On sait que l’obésité constitue un facteur de risque de souffrir d’une affection grave liée au SRAS-Cov-2. Des chercheurs ont trouvé ce qui semble être un lien assez fort…
En effet, il a été démontré que plusieurs comorbidités préexistantes augmentent le risque de gravité du Covid-19, notamment l'obésité et le diabète de type 2, qui vont souvent de pair.
Dans le comté de Dallas, 47 % des patients décédés des suites du Covid-19 entre mars et août étaient diabétiques. En outre, 31 % des patients hospitalisés avec Covid-19 dans le comté pendant cette même période étaient diabétiques et 17 % étaient obèses sans diabète. L’idée des chercheurs américains et allemands qui ont mené l’analyse a été soutenue par l’existence dans la graisse de grandes quantités de récepteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2). L'augmentation du nombre de ces récepteurs chez les patients obèses pourrait entraîner une charge virale plus élevée, un facteur dont on pense qu'il entraîne de mauvais résultats pour les patients atteints de Covid-19.
Si ces récepteurs se retrouvent dans la circulation sanguine, ceci augmente spécifiquement la concentration du SRAS-CoV-2 dans les tissus pulmonaires. En outre, l'expression accrue de l’ACE2 chez les personnes obèses entraîne un déséquilibre des signaux chimiques qui engendrent inflammation, fibrose, etc., susceptibles de provoquer une infection Covid-19 plus grave. D’autres facteurs comme les liposaccharides (LPS) bactériens peuvent également intervenir. Des études ont montré que les personnes obèses ont des taux élevés de bactéries et de LPS dans leurs tissus pulmonaires, même en l'absence d'infection.
Les chercheurs estiment que la dexaméthasone constitue une arme déjà très efficace et pourrait s’avérer particulièrement utile chez les patients obèses. Ils discutent aussi de l’intérêt des agonistes PPAR, pour leurs effets notamment la réduction de l'inflammation, la réduction de l'expression de l’ACE2, la diminution de la glycémie, la réduction des niveaux de LPS dans la circulation, etc.
Ces données sont utiles non seulement dans la situation pandémique que nous connaissons, mais aussi de manière plus globale, car on sait que l’inflammation chronique engendre des comorbidités graves que l’on soit obèse ou pas.