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Un article que vient de publier le JAMA analyse l’influence des médias sociaux à l’heure de la pandémie de Covid-19.
Il y a une centaine d’années, la pandémie de grippe « espagnole » a touché un tiers de la population mondiale et causé le décès de 50 millions de personnes. Il est intéressant de voir si 100 ans plus tard la communication a pu modifier nos connaissances, améliorer les soins et, aussi, augmenter notre stress face à une maladie contre laquelle, comme il y a un siècle, nous n’avons pas de remède.
Premier constat des auteurs : nous sommes mieux informés. Facebook et autres twitters peuvent relayer de manière efficace les messages provenant des organisations nationales et internationales pour la prévention. Google Scholar, quant à lui, donne accès aux informations des principales revues scientifiques sur le sujet. Réorienter les personnes vers ces sites à haute valeur ajoutée participe au bien commun.
Malheureusement, à l’instar des langues d’Esope, les médias sociaux véhiculent un certain nombre de fake news qui peuvent perturber le commun des mortels et mettre à mal les campagnes de prévention, agiter le spectre complotiste ou simplement alarmer inutilement les populations. Les médias sociaux participent également à ce que les auteurs appellent une infodémie qui véhicule aussi de fausses informations, mais ils peuvent aussi servir d’armes contre elles.
De plus, Facebook en particulier, mais d’autres encore peuvent constituer une source de données intéressantes pour suivre l’évolution d’une pandémie à l’échelle locale, régionale, nationale ou internationale en fournissant de manière agrégée et anonyme (dit-on) des informations sur le déplacement de population, des cartes concernant les densités etc. Ces données pourraient même servir avec les patients qui le consentiraient à évaluer le risque individuel pour autant qu’on puisse les recouper avec des données médicales informatisées.
Nul doute qu’après la crise de nombreuses thèses doctorales fleuriront pour étudier le phénomène de l’influence des réseaux sociaux sur la crise, sa gestion, mais aussi sur les récits médiatiques. Ceci devrait pouvoir servir de base à nos autorités pour se préparer à la pandémie suivante. Ignorer l’histoire, c’est être condamné à la revivre, dit-on souvent…
Social Media and Emergency Preparedness in Response to Novel Coronavirus