
Photo: Shutterstock
L’allaitement maternel constitue le moyen le plus naturel de nourrir un bébé. On sait que celui-ci protège de manière efficace les nourrissons contre les infections. Des chercheurs ont voulu vérifier si cet effet valait aussi contre les allergies et l’asthme à long terme.
L’asthme affecte environ 12 à 15% de la population infantile et les allergies respiratoires 10,3%, dont 7,5% rien que pour le rhume des foins. Les chercheurs ont mené une étude longitudinale chez des enfants nés entre 2005 et 2007 avec un suivi jusqu’en 2012. Les mères devaient rapporter leur méthode d’allaitement de manière mensuelle pendant la première année de vie de leur enfant. Par ailleurs, à 6 ans, un contrôle pour les allergies et l’asthme a été réalisé chez ces derniers.
En tout, 1177 couples mère-enfant ont été analysés. Un tiers des enfants ont été exclusivement nourris au sein durant les 3 premiers mois de vie, 25% environ par des laits dits « maternisés » et les autres ont bénéficié d’un allaitement mixte.
Sur la cohorte totale, 20,8% des enfants à 6 ans ont développé une allergie respiratoire, 11,3% souffraient d’asthme. Ces derniers présentaient un asthme allergique dans 54,1% des cas. Enfin, sur l’ensemble, 37,6% avaient une prédisposition familiale pour l’asthme, quel que soit le type d’asthme.
Les résultats montrent que les enfants ayant exclusivement nourris au sein pendant les 3 premiers mois de vie présentent une diminution du risque relatif de développer un asthme de 34% et d’allergie respiratoire de 23% à l’âge de 6 ans. Cependant, ceci ne vaut que pour les enfants qui n’ont pas d’histoire familiale asthmatique.
L'allaitement maternel exclusif pendant 3 mois a été associé à un risque relatif d'allergies respiratoires inférieur de 24 % à l'âge de 6 ans, mais seulement si les enfants n'avaient pas d'antécédents familiaux d'asthme. Il était également associé à un risque relatif d'asthme inférieur de 34 %.
Les auteurs concluent que l’allaitement maternel protège bien contre les allergies respiratoires et contre l’asthme, s’il n’existe pas de prédisposition familiale pour l’asthme.