Formulaire de recherche

Des picomolécules pour nous sauver?
23/11/2020 - 01:17

Certes la recherche demeure encore en laboratoire, mais elle suscite un intérêt bien au-delà de la pandémie de SRAS-CoV-2…

Ce sont des chercheurs de l’université de Washington qui l’ont mise au point,  car il s’agit bien ici d’avoir créé de novo un tout nouveau genre de particules appelées « minibinders » et dont l’ordre de grandeur est du picomètre (10-12 m). La molécule une fois en présence du SRAS-CoV-2, et que lui, s’y agglomère. Ses intérêts sont multiples. Ces « mini-liants » peuvent être lyophilisés et sont très stables. Les expériences menées au laboratoire ont montré qu’ils pouvaient être administrés chez la souris et le rat sous forme de spray nasal, les protégeant contre des maladies graves.

Ce ne sont pas des anticorps à proprement parler, mais ils agissent presque de la même façon. On se souvient que le récepteur pour l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 constitue la serrure par laquelle le virus peut entrer dans la cellule en l’ouvrant grâce à ses protéines dites Spike. Les mini-liants se lient à ces dernières et l’empêchent d’interagir.

L’avantage des mini-liants, selon les chercheurs, est qu’ils sont plus faciles à produire et moins coûteux que les anticorps. Des bactéries modifiées pourraient se charger du travail de production des mini-liants. Les chercheurs sont arrivés à ce résultat en modélisant grâce à des outils informatiques des millions de molécules potentiellement efficaces.  

L’avantage majeur est qu’il est alors plus simple aujourd’hui de recréer des leurres pour les virus. Les chercheurs ont d’ailleurs appris à leurs ordinateurs à apprendre afin de réduire le processus de création de mini-liants de quelques mois à quelques semaines. On pourrait imaginer pouvoir traiter un grand nombre de maladies dès le moment où la liaison entre le pathogène et la cellule est identifiée. Bref c’est une avancée majeure pour la bioinformatique… Attendons quand même que cela se confirme par des essais cliniques bien conduits.

De novo design of picomolar SARS-CoV-2 miniprotein inhibitors