Cela fait maintenant 7 semaines que nous sommes confinés suite à la pandémie. Le covid-19 est le sujet journalier et force est de constater que nous ne réagissons pas tous de la même façon face à cette problématique.
Une chose semble cependant commune à tous : l’admiration et la reconnaissance que nous avons envers les professionnels de la santé qui nous entourent, nous aident, nous soignent, nous informent et risquent leur vie pour sauver celle des autres.
Mais cela se traduit-il vraiment par des actes de soutien de nos responsables envers les professionnels de la santé ?
La pandémie a frappé vite et fort et les hôpitaux ont très rapidement été pris d’assaut.
Le support nécessaire a rapidement été mis en place par nos autorités afin de soutenir les hôpitaux, les médecins, les infirmiers, les ambulanciers, les patients qui ont reçu des blouses, des masques, du gel désinfectant. On s’est assuré que des stocks soient disponibles afin de garantir une période « tampon » visant à répondre aux besoins. Et tout ceci n’est que normal et essentiel.
Ensuite, au fil de l’évolution de la pandémie, il s’est aussi avéré que les maisons de repos et leur personnel devaient être soutenus avec ces mêmes ressources et, ici aussi, ce n’est que normal.
Mais qu’en est-il des autres professionnels de la santé ? Les infirmières à domicile, les aidessoignantes, les kinésistes, les dentistes et nous en oublions certainement… Et qu’en est-il des généralistes ainsi que des pharmacies et de leur personnel ?
Au début de la pandémie, les généralistes ont été submergés de consultations et ont été contraints de s’adapter, fonction de la pathologie, à des visites uniquement sur rendez-vous. Beaucoup d’entre eux ont aussi été infectés et ont cessé d’exercer leur pratique.
Pendant ce temps, les pharmacies ont dû d’une part, assurer une augmentation des visites et, d’autre part, assurer un relais afin d’aider les patients, fournir les médicaments nécessaires, informer, réorienter, rassurer ces patients.
Il est clairement apparu que la première ligne de soins était essentielle et que nous avions oublié au fil des années ô combien elle fait partie de notre système de soins de très haute qualité.
A l’heure où nous parlons de déconfinement et de distribution de masques pour toute la population, où des initiatives locales naissent afin de distribuer les masques de porte à porte, où en sommes-nous au niveau du support apporté à nos médecins et pharmaciens ?
Combien de masques votre pharmacien a-t-il reçu des autorités pour protéger son personnel et se protéger ? La réponse est facile : zéro !
En cette période de pandémie que nous traversons, une personne lambda ne va pas sans raison chez son pharmacien ; elle y va car elle se sent mal et est peut-être malade. Ce patient est potentiellement porteur du virus ou est un patient à risque auquel cas il ne faut certainement pas transmettre le virus !
Le recevoir, l’aider, le conseiller est un potentiel risque pour la santé du pharmacien ou celle de son personnel et inversement. Le pharmacien assume car cela fait partie de son métier et nous ne pouvons que l’en féliciter.
Bien souvent, il a adapté son officine en conséquence, livré à domicile pour des patients en difficulté, produit du gel désinfectant, assuré des heures d’ouverture et de garde sans relâche, délivré des conseils professionnels afin d’aider les patients dans le doute, maintenu ses services et ce, même si une partie de son personnel était affectée.
Quelle considération les pharmaciens ont-ils reçu de nos responsables afin de les aider dans leurs tâches ?
Pourtant, permettez-nous de constater et par là-même de conseiller l’étape suivante de cette pandémie et du déconfinement : − Qui est potentiellement le mieux placé pour délivrer mais aussi conseiller sur la bonne utilisation des masques de protection ? − Quelle structure est capable en 48 heures d’avoir reçu et redistribué des masques dans chaque pharmacie ? − Qui est potentiellement capable de délivrer en même temps du gel désinfectant ? − Qui est susceptible de faire cela en tenant à jour le dossier du patient et de ce fait capable d’informer les autorités du déploiement de la campagne de protection ? − Qui peut être un premier maillon essentiel du testing de la population, capable de conseiller, rassurer et réorienter les patients vers les médecins ou les hôpitaux ?
Notre déploiement des pharmacies en Belgique est unique au sein de l’Europe avec en moyenne 1,5 km à parcourir pour trouver une pharmacie et 1 pharmacie pour +/- 2000 habitants.
Le pharmacien connait votre situation et votre famille et sait donc l’aider dans sa globalité.
Donnons-lui le respect qu’il mérite en lui fournissant au minimum de quoi protéger son personnel et se protéger lui-même. Comptons sur lui pour aider à la mise en place d’un système de distribution des outils et délivrer des conseils essentiels pour lutter contre cette pandémie.
Utilisons les forces de notre système de soins de santé.
(Source: BACHI)
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