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Le titre est accrocheur, mais c’est effectivement la même technologie que pour les vaccins qui pourrait être utilisée pour reprogrammer des lymphocytes T de manière temporaire pour qu’ils attaquent une cible spécifique, une thérapie par CAR-T-cell, mais moins onéreuse…
Tout démarre du constat que l’insuffisance cardiaque implique souvent des fibroblastes qui altèrent la fonction cardiaque par la fibrose qu’ils engendrent. Des chercheurs ont trouvé le moyen de combattre spécifiquement ces cellules en reprogrammant de façon temporaire des lymphocytes T. Ceci repose sur la thérapie par lymphocytes T à récepteur d’antigène chimérique, mieux connue sous le nom de CAR-T. Cette technologie nécessitait de prélever des lymphocytes chez le patient, de les modifier puis de les réinjecter. Ces thérapies sont utilisées pour certaines formes de leucémie, notamment.
Cette stratégie reprogramme complètement le système immunitaire ce qui dans le cas d’une leucémie est intéressant, mais pas dans une maladie chronique comme une insuffisance cardiaque. C’est la raison pour laquelle les chercheurs ont mis au point un technique plus temporaire et mieux contrôlable. Ils utilisent un ARN messager (ARNm) inclus dans des nanoparticules lipidiques, comme pour les vaccins anti-covid. Ces nanoparticules peuvent alors être intégrées dans les lymphocytes T. Il n’y a donc pas de modification des lymphocytes ex-vivo, ce qui est moins long et moins onéreux.
Des expériences menées sur des souris montrent que les lymphocytes T ainsi transformés attaquent les fibroblastes activés. Toutefois, les ARNm ne sont pas intégrés dans les lymphocytes T et ceux-ci après quelques jours ne ciblent plus les fibroblastes. Néanmoins, la fibrose cardiaque a diminué de manière importante, allant de pair avec une restauration de la taille du cœur et des fonctions cardiaques. La thérapie par CAR-T-cells transitoire est promise, on l’espère, à un bel avenir, car de nombreuses maladies pourraient en bénéficier…
CAR T cells produced in vivo to treat cardiac injury