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Un projet de plan alcool jugé trop faible et insuffisant par les médecins
24/03/2023 - 01:47
Photo: Shutterstock

Les médecins généralistes francophones estiment que les mesures reprises dans le projet de plan alcool interfédéral sont insuffisantes. La Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) plaide entre autres pour une interdiction complète de la publicité sur l'alcool et pour un meilleur encadrement de la distribution d'alcool.
Les ministres de la Santé du gouvernement fédéral et des entités fédérées finalisent l'élaboration d'un plan alcool interfédéral. La mouture définitive devrait être présentée mercredi prochain, a fait savoir le cabinet du ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke.
Quelques mesures ont déjà été dévoilées à l'automne, notamment la mise en place d'une interdiction partielle de la publicité sur l'alcool. Les médecins estiment que cela ne va pas assez loin et réclament une interdiction totale.
De manière générale, la cellule Alcool de la SSMG juge les mesures "d'une faiblesse et d'une insuffisance coupables". Elle plaide pour l'adaptation de l'étiquetage des boissons alcoolisées en mentionnant clairement que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et en indiquant de ne pas consommer plus de deux unités d'alcool par jour et de faire abstinence pendant deux jours au moins.
Parmi d'autres recommandations, "basées sur des preuves scientifiques", la Société veut qu'on instaure un prix minimum par unité d'alcool vendue au détail, et demande l'interdiction d'offrir des boissons alcoolisées gratuitement ou à prix considérablement réduit. La distribution d'alcool doit également être mieux encadrée en limitant l'accessibilité physique aux boissons alcoolisées (interdiction de vente d'alcool dans les stations-service, les distributeurs automatiques, les magasins de nuit, les magasins situés dans les hôpitaux, mais aussi dans les boulangeries, les librairies...).
Les médecins demandent encore d'adapter la législation sur la vente d'alcool pour les 16-18 ans, un public qui, aujourd'hui en Belgique, est autorisé à consommer de la bière et du vin. Des études montrent que plus l'âge auquel on commence à boire de l'alcool est bas, plus la probabilité d'une consommation d'alcool nocive plus tard augmente.
Les médecins souhaitent aussi instaurer des mécanismes pour "surveiller systématiquement l'ingérence (bien réelle) des intérêts commerciaux".
La SSMG rappelle que l'alcool est, en Belgique, la quatrième cause de mortalité et de diminution de la qualité de vie chez les personnes âgées de 15 ans et plus. En 2018, les décès liés à l'alcool étaient estimés à 5,4% de l'ensemble des décès.
Les coûts directs (soins de santé...) et indirects (perte de productivité...) de la consommation d'alcool sont estimés en milliards d'euros. Les recettes apportées à l'État (via la TVA et les accises) n'équilibrent par ailleurs pas ces coûts, précise la SSMG.
Source: Belga