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La tuberculose (TB) reste la première cause de morbidité et de mortalité infectieuse mondiale, sans vaccin hautement efficace. Le BCG, seul vaccin approuvé, est administré chez l’enfant, mais présente une efficacité limitée chez l’adulte.
Les vaccins expérimentaux actuels ciblant les lymphocytes T CD4+ et CD8+ spécifiques de peptides n’ont pas démontré une efficacité suffisante, suggérant la nécessité d’approches innovantes.
Une étude a mis en évidence une population de lymphocytes Natural Killer (NK) exprimant CD8a, qui pourrait constituer une cible vaccinale alternative. Ces cellules, identifiées chez une cohorte de contacts familiaux à haut risque exposés à la tuberculose en Haïti (GHESKIO, 2015–2018), présentent une réactivité accrue à l’exposition et à l’infection tuberculeuse, caractérisée par une déplétion progressive du sang lors de l’infection asymptomatique et de la maladie active. Leur activation est médiée par des cytokines et l’expression de molécules du complexe majeur d’histocompatibilité de classe I (CMH I).
Les données montrent que CD8a, généralement associé aux lymphocytes T, est exprimé de manière ubiquitaire dans les cellules NK humaines, mais définit une sous-population fonctionnelle spécifique lorsqu’il est exprimé à la surface cellulaire. Ces résultats suggèrent un rôle parallèle aux lymphocytes CD8aa+ récemment identifiés comme essentiels dans la protection induite par le BCG chez le primate non humain, où une proportion notable correspond aux cellules NK.
Selon les chercheurs, ces cellules pourraient reconnaître des antigènes dérivés de la tuberculose via les récepteurs KIR (Killer Immunoglobulin-like Receptors) et le CMH I, un mécanisme similaire à celui des récepteurs T. Cette découverte ouvre la voie à de nouveaux vaccins et thérapies immunomodulatrices contre la TB et pourrait également avoir des implications dans les pathologies inflammatoires chroniques comme le cancer et la sclérose en plaques.