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Surexposition PFAS confirmée pour les zones de Chièvres, Ronquières, Nandrin et Florennes
29/04/2025 - 12:43
Photo: Shutterstock

Les résultats du rééchantillonnage mesurant l'exposition aux PFAS dans les zones de Chièvres, Ronquières et Nandrin, ainsi que ceux du prélèvement dans la zone de Florennes, mettent en évidence une surexposition aux PFAS chez les résidents, a confirmé lundi le ministre wallon de la Santé, Yves Coppieters.

Les résultats ont été transmis à titre individuel aux participants de ces vagues de prélèvements sanguins. Les tendances ont été expliquées aux autorités locales ; le ministre avait convié ce lundi les bourgmestres des communes concernées.

Les substances perfluoroalkylées, dites PFAS, sont surnommées "polluants éternels" du fait de leur dégradation très lente. Elles constituent une large famille de composés chimiques utilisés depuis les années 50 pour fabriquer des textiles, des ustensiles de cuisine antiadhésifs, les mousses extinctrices d'incendie, etc. Leurs effets néfastes se manifestent notamment sur le cholestérol sérique, le foie et le système immunitaire.

Depuis le scandale de l'usine chimique 3M près d'Anvers, les autorités régionales au nord comme au sud du pays ont lancé des campagnes de biomonitoring. 

Pour les zones de Chièvres, Ronquières et Nandrin, soit 11 communes, il s'agissait cette fois d'un rééchantillonnage faisant suite à des incohérences relevées dans les résultats initiaux du premier semestre 2024, dues à un problème de stockage des échantillons. Une seconde campagne de prélèvements a donc été organisée en octobre-novembre 2024 afin d'obtenir des données fiables. 

La zone de Florennes (3 communes) était quant à elle concernée par une seule vague de prélèvements, fin 2024.

Il en ressort que les substances PFOS, PFOA et PFHxS ont été les plus fréquemment détectées, avec des niveaux plus élevés chez les personnes âgées, en raison de la bioaccumulation de ces composés dans l'organisme au fil du temps. Jusqu'à 48% des participants présentent des concentrations supérieures au seuil santé fixé par le Conseil Scientifique Indépendant (CSI), au-delà duquel il y a un risque accru d'effets indésirables sur la santé. 

L'eau de distribution est pointée du doigt dans les rapports, sans toutefois pouvoir négliger d'autres sources. Aujourd'hui, l'eau de distribution respecte, partout en Wallonie, la norme européenne de 100 ng/l, entrée en vigueur anticipativement au sud du pays, assure le ministre.

L'Institut scientifique de Service public (ISSeP), en charge de l'analyse des données, recommande de poursuivre la surveillance de ces populations, de réduire les sources d'exposition connues et de sensibiliser les professionnels de la santé.

"Les profils différenciés de PFAS observés d'une zone à l'autre ouvrent aujourd'hui des perspectives intéressantes pour identifier les causes spécifiques de contamination. Bien que la prudence reste de mise, cela nous permettra d'avancer vers une meilleure prévention en santé publique et environnementale", a commenté Yves Coppieters.

Le gouvernement wallon a engagé un plan de gestion et de réduction des risques liés aux PFAS. Il porte notamment sur le renforcement de la surveillance de l'eau de distribution. Les médecins généralistes des zones concernées restent les premiers référents pour le suivi sanitaire individuel des citoyens. Une ligne d'écoute de l'AVIQ (071/33.77.33) reste active pour les personnes ayant besoin d'un accompagnement ou d'une écoute attentive.

source: belga