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Les effets secondaires ressentis par les patients sous statines ont été à l’origine de nombreux arrêts de traitement. Des chercheurs ont voulu vérifier la réalité de la situation grâce à une étude présentée au congrès de l’American Heart Association hier…
L’étude s’est déroulée en Grande-Bretagne. Les chercheurs sont partis de l’hypothèse qu’au moins 50% des effets secondaires dus aux statines étaient un effet nocebo. Tous les participants (n=60) à l’étude avaient été traités par statines puis avaient arrêté leur traitement. Chaque participant a reçu pour 12 mois 4 flacons d’atorvastatine (20 mg), 4 flacons contenant un placebo et 4 flacons vides. Ils ont pu noter quotidiennement vie leur smartphone leur ressenti de 0 (pas d’effet secondaire) à 100 (effet secondaire le pire imaginable). Chaque patient était libre d’arrêter le traitement pour un mois en cas d’effets secondaires. Sur les 60 patients, 49 ont réalisé toute l’étude.
L'analyse initiale du paramètre principal a montré un rapport de nocebo de 2,2 (intervalle de confiance [IC] de 95%, -62,3 à 66,7). Cette valeur était élevée et avait un large intervalle de confiance, car chez certains des patients, la valeur de l'intensité des symptômes avec les statines moins l'intensité des symptômes sans statine ni placebo était étonnamment faible ou négative. Des analyses plus poussées ont donc été réalisées. Les chercheurs ont découvert que 90% des effets secondaires étaient dus à un effet nocebo.
En effet, parmi les 60 patients, l'intensité moyenne des symptômes était de 8,0 pendant les mois sans comprimés (IC à 95%, 4,7 à 11,3), de 15,4 pendant les mois avec placebo (CI95%= 12,1-18,7, p<0,001 pour la comparaison avec les mois sans comprimés), et de 16,3 pendant les mois avec statines (CI95%=13,0-19,6, p<0,001 pour la comparaison avec les mois sans comprimés et p=0,39 pour la comparaison avec les mois avec placebo). Cette différence est donc non-significative.
A la suite de l’étude, la moitié des patients avaient décidé de reprendre le traitement par statines.