Formulaire de recherche

Pollution: faibles doses, grands effets?
11/10/2021 - 01:26
Photo: Shutterstock

Quel est l’effet à long terme d’une exposition à de faibles degrés de pollution à long terme ? Jusqu’à présent, cela demeurait un mystère…

L'analyse comprenait des données sur des millions de personnes inscrites à Medicare de 2000 à 2016. Les chercheurs ont prédit les niveaux d'exposition des personnes en utilisant des mesures par satellite, des données sur l'utilisation des sols, des données météorologiques et des modèles de transport de produits chimiques pour générer des prédictions quotidiennes de la pollution atmosphérique ainsi que des moyennes annuelles des niveaux d'exposition dans l'ensemble des États-Unis. Les chercheurs ont tenu compte de facteurs tels que l'âge, le sexe, la race, le niveau d'éducation et le tabagisme.

L'étude a examiné les effets de trois différents types de polluants, notamment les particules fines ou PM2.5, le NO2 et l'ozone (O3) en été. Les chercheurs ont limité leur ensemble de données aux personnes qui étaient exposées à des concentrations de pollution atmosphérique inférieures aux maximums annuels recommandés par l'EPA. Pour les PM2.5, le seuil est de 12 µg/m3 ; pour le NO2, il est de 53 parties par milliard (ppb) et de 50 ppb pour l' O3.

Tous les polluants étudiés ont augmenté le risque de mortalité chez les participants. Selon les chercheurs, des milliers de décès pourraient être attribués à des augmentations même minimes des concentrations annuelles de pollution atmosphérique.

Chaque augmentation de 1 µg/m3 des concentrations annuelles de PM2,5 augmentait le risque annuel absolu de décès de 0,073 %. Chaque augmentation de 1 ppb des concentrations annuelles de NO2 augmente le risque annuel de décès de 0,003 %, et chaque augmentation de 1 ppb des concentrations estivales de O3 augmente le risque annuel de décès de 0,081 %. Ces augmentations se traduisent par environ 11 540 décès attribuables aux PM2,5, 1 176 décès attribuables au NO2 et 15 115 décès attribuables à l'O3 par an pour chaque augmentation unitaire des concentrations de pollution.

L’impact des polluants sur notre santé à long terme est donc bien une réalité, même si les seuils définis de dangerosité ne sont pas dépassés…

Long-term effect of exposure to lower concentrations of air pollution on mortality among US Medicare participants and vulnerable subgroups: a doubly-robust approach