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A quel point les masques protègent-ils ? Des discussions se sont ouvertes sur les réseaux sociaux depuis l’obligation du port du masque chez nous ! Voici une étude qui devrait éteindre toute allégation sur l’inefficacité de cette méthode.
Cette étude a été menée au sein du Mass General Brigham (MGB) le plus grand système de soins de santé du Massachusetts rassemblant 12 hôpitaux et plus de 75 000 employés. En mars 2020, le MGB a mis en œuvre une stratégie de réduction des infections sur plusieurs fronts, comprenant le dépistage systématique des travailleurs de la santé symptomatiques et le port universel du masque de tous les travailleurs de la santé et des patients. Cette étude a évalué l'association de la politique obligeant à porter des masques et le taux d'infection par le SRAS-CoV-2 chez les travailleurs de la santé.
Les chercheurs ont repris les données des dossiers médicaux électroniques et ont aussi identifié les travailleurs de la santé fournissant des soins directs et indirects aux patients qui ont été testés pour le SRAS-CoV-2 par PCR entre le 1er mars et le 30 avril 2020. Le principal critère pour tester les travailleurs de la santé dans notre système de soins de santé était d'avoir des symptômes compatibles avec l'infection par le CoV-2 du SRAS. Les informations sur la description de poste de chaque travailleur de la santé ont été obtenues en reliant leur dossier aux bases de données des services de santé au travail et des ressources humaines du MGB.
Ils ont analysé 3 phases au cours de la période d'étude : une période de pré-intervention avant la mise en œuvre de la politique du port universel du masque entre la 1er et 24 mars 2020 ; une période de transition jusqu'à la mise en œuvre de cette politique pour les patients aussi entre le du 25 mars et le 5 avril 2020 plus une période de décalage supplémentaire pour permettre la manifestation des symptômes du 6 au 10 avril 2020 et enfin une période d'intervention du 11 au 30 avril 2020.
Sur 9850 travailleurs de la santé testés, 1271 (12,9 %) ont eu des résultats positifs pour le SRAS-CoV-2 (âge médian, 39 ans ; 73 % de femmes). Sur l’ensemble des cas positifs, 7,4 % étaient médecins ou de stagiaires, 26,5 infirmières ou assistants médicaux, 17,8 % appartenaient au personnel de soutien infirmier ou technique, et 48,3 % à d'autres services. Pendant la période précédant l'intervention, le taux de positivité du SRAS-CoV-2 a augmenté de manière exponentielle, passant de 0 % à 21,32 %, avec une augmentation moyenne pondérée de 1,16 % par jour et un temps de doublement du cas de 3,6 jours (IC à 95 %, 3,0-4,5 jours). Pendant la période d'intervention, le taux de positivité a diminué de façon linéaire de 14,65 % à 11,46 %, avec une baisse moyenne pondérée de 0,49 % par jour et un changement net de pente de 1,65 % (IC à 95 %, 1,13 %-2,15 % ; P < 0,001), soit une baisse plus importante par jour que pendant la période précédant l'intervention (figure).
L’obligation du port du masque a été associée à un taux significativement plus faible de séropositivité pour le SRAS-CoV-2 chez les travailleurs de la santé. Cette association peut être liée à une diminution de la transmission entre les patients et les travailleurs de santé et entre les travailleurs de santé. La diminution des infections par les agents de santé pourrait être confondue avec d'autres interventions à l'intérieur et à l'extérieur du système de soins de santé, telles que les restrictions sur les procédures électives, les mesures de distanciation sociale et l'augmentation du port du masque dans les espaces publics, ce qui constitue les limites de cette étude. Malgré ces mesures locales et à l'échelle de l'État, le nombre de cas a continué à augmenter dans le Massachusetts tout au long de la période d'étude, ce qui suggère que la diminution du taux de positivité du CoV-2 pour le SRAS chez les travailleurs de la santé de la MGB a eu lieu avant la diminution dans le grand public. Ces résultats soutiennent le port universel du masque dans le cadre d'une stratégie de réduction des infections est efficace, conjointement à d’autres mesures.
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