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L'insomnie est un problème de santé publique important, mais il existe peu d'informations sur son l'histoire naturelle. Des chercheurs ont tenté de lever le voile…
Ils ont évalué l'incidence, la persistance et les taux de rémission de l'insomnie sur une période de 5 ans période de suivi. Cette étude de cohorte comprenait des participants avec et sans des troubles du sommeil sélectionnés parmi la population adulte du Canada entre août 2007 et juin 2014. Les participants ont répondu à une enquête annuelle sur leur sommeil et leur état de santé pendant 5 années consécutives.
À l'aide d'algorithmes validés, les participants ont été classés à chaque évaluation comme étant bons dormeurs (n = 1717), souffrant d'insomnie (n = 538) ou d'insomnie sous-syndromale (n = 818).
Sur les 3073 participants adultes (âge moyen 48,1) dont 1910 de femmes, 13,9 % (IC 95 %, 11,0 %-17,5 %) des bons dormeurs initiaux ont développé des insomnies au cours de la période de suivi de 5 ans, et les taux d'incidence étaient plus élevés chez les femmes que chez les hommes (17,6 % vs 10,1 % ; P = .03). Au total, 37,5 % (IC 95 %, 32,6 %-42,5 %) des participants souffrant d'insomnie au départ ont déclaré l'insomnie persistant à chacun des 5 suivis annuels. Pour l'insomnie subsyndromale, les taux étaient 62,5% à 1 an et 26,5% à 5 ans. Pour l'insomnie syndromique, les taux étaient de 86,0 % à 1 an et de 59,1 % à 5 ans. Inversement, les taux de rémission chez les personnes souffrant d'insomnie subsyndromale étaient presque deux fois plus élevés les taux parmi les personnes présentant un syndrome d'insomnie à 1 an (37,5 % vs 14,0), 3 ans (62,7% vs 27,6%), et 5 ans (73,6 % vs 40,9 %). Les résultats montrent que les individus qui étaient de bons dormeurs au départ étaient 4,2 fois plus nombreux (IC à 95 %, 3,51-4,89) de rester de bons dormeurs l'année suivante, mais une fois qu'ils ont développé une insomnie, ils ont autant de chances de déclarer des symptômes (47 % de probabilité) que de retrouver un bon état de sommeil (53 % de probabilité) 1 an plus tard. De même, les personnes présentant un syndrome d'insomnie à une évaluation donnée étaient plus susceptibles (OR : 1,60 ; IC à 95 %, 1,19-2,60) de rester dans ce statut (persistance) que de s'améliorer (remise) lors de la prochaine évaluation ; même parmi ceux qui se sont améliorés, les chances de étaient plus importantes (OR : 2,04 ; IC à 95 %, 1,23-3,37) que celles à améliorer dans le l'année suivante.
Ces résultats suggèrent, concluent les auteurs, que l’insomnie est un syndrome persistant. Vu les effets délétères sur la santé, il est donc essentiel d’y apporter les réponses adéquates.
Incidence, Persistence, and Remission Rates of Insomnia Over 5 Years