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Clostridium difficile: le combat gagné!
30/03/2021 - 01:53
Photo: Shutterstock

L’étude a été réalisée au Québec, mais elle pourrait se dérouler dans n’importe quel pays tant C. difficile a envahi les hôpitaux du monde entier.

Premier constat, les infections à C.difficile sont en baisse depuis 2015 au Québec. Cependant à cela il ne semble pas encore avoir d’explications. Des chercheurs ont donc réalisé une analyse rétrospective interrompue des séries chronologiques de 12 hôpitaux du Québec, représentant un quart de toutes les infections à C. difficile associées aux soins de santé dans cette région entre le 1er avril 2012 et le 31 mars 2017. Ils ont repris les données relatives à l'utilisation d'antibiotiques à haut risque (amoxicilline-clavulanate, céphalosporines, fluoroquinolones et clindamycine) en doses quotidiennes définies (DDD) ainsi que les chiffres d’incidence des infections à C. difficile associées aux soins de santé ont été extraits des bases de données de surveillance provinciales.

Les résultats montrent que sur la période, 4455 infections à C. difficile associées aux soins de santé et 6.281.960 jours-patients ont été signalés dans les 12 hôpitaux participants, ce qui représente environ un quart des données de cette province canadienne.

Les chercheurs ont constaté une diminution de 50% de l'incidence annuelle des infections à C. difficile entre 2012-2013 et 2016-2017 soit 9,4 infections pour 10.000 jours-patients contre 4,7 infections pour 10.000 jours-patients. Ils ont remarqué aussi une diminution de 67% de la proportion de ces infections dues à la souche NAP1/027 de C difficile : 64% en 2013 contre 21% en 2017.

On pourrait penser qu’un changement prescriptionnel est à l’origine de cette baisse, mais les chercheurs ont observé une tendance temporelle croissante dans l'utilisation des antibiotiques à haut risque, atteignant un total de 223 DDD pour 1000 patients-jours en 2016-17. Une augmentation d'une DDD pour 1000 jours-patients a été associée à une augmentation de 0 à 2% du taux d'infections à C. difficile associées aux soins de santé au cours de la période de 4 semaines suivante. Or, l’incidence des infections à C. difficile a continué de baisser, ce qui signifie que la prescription d’antibiotiques n’explique pas la baisse de cette infection. La vérité est ailleurs…

Role of high-risk antibiotic use in incidence of health-care-associated Clostridioides difficile infection in Quebec, Canada: a population-level ecological study