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Les services publics réduisent les inégalités, plus importantes qu'estimées en Belgique
24/06/2025 - 03:07

Comment se répartit le revenu disponible en Belgique ? Qui peut économiser ? Qui est le plus touché par la hausse des prix de l'énergie ? C'est à ce type de question que doivent aider à répondre les nouvelles statistiques distributives publiées lundi par la Banque nationale de Belgique. Parmi les constats à tirer: celui que les "services publics jouent un rôle essentiel dans la réduction des inégalités" en Belgique, relève la directrice de la BNB, Géraldine Thiry.

Le projet est encore expérimental et s'inscrit dans un cadre européen, qui permettra la comparaison avec d'autres pays. Ces statistiques distributives sont issues de la compilation tant de données administratives et démographiques que d'enquêtes (UE-SILC, HFCS, ...). Selon la Banque nationale, elles "constituent un outil particulièrement puissant pour analyser les inégalités et l'efficacité des mécanismes de redistribution en Belgique". Elles ont en tout cas livré leurs premiers résultats.

L'un des principaux étant que les inégalités sont en réalité "structurellement plus élevées" que ce que ne le laissaient entrevoir les études UE-SILC. Et "les épaules les plus larges ne sont pas nécessairement celles qui portent les charges les plus lourdes" proportionnellement, relève Géraldine Thiry. Principalement parce qu'une plus grande part des revenus primaires des 10% des ménages les mieux dotés sont issus de la propriété, donc moins taxés. C'est particulièrement les cas pour le pourcent le plus riche.

L'analyse du revenu disponible ajusté - qui inclut les transferts non monétaires comme l'éducation, les soins de santé, ... - permet de constater le "rôle majeur" des services publics "dans la réduction des inégalités". Si les 10% de ménages les moins nantis ne captent qu'1,2% du revenu primaire dans le pays, pour près de 30% pour les 10% de ménages les mieux dotés, les proportions passent à 4,2% et 21,2% après les transferts sociaux monétaires et en nature.

Pris dans l'autre sens, les nouvelles statistiques indiquent également que les 1,8% des ménages (environ 290.800 personnes) au revenu disponible le plus important détiennent autant que les 27,5% des ménages les moins nantis (environ 1.830.800 personnes), soit 10% du revenu. 

La capacité d'épargne est dès lors concentrée dans les groupes à revenus élevés. En 2022, 46,2% des ménages n'ont pas pu épargner.

source: belga