
Les chances de survie pour les femmes touchées par un cancer de l'ovaire sont bien plus élevées lorsque ces patientes sont traitées dans des hôpitaux qui prennent en charge annuellement un grand nombre de patientes, par rapport à des structures n'en accueillant que quelques-unes à l'année. Face à ce constat, le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) plaide pour une concentration de la prise en charge du cancer de l'ovaire dans un nombre limité de centres de référence. Cette prise en charge doit également être multidisciplinaire, pointe le centre dans une étude publiée mardi.
Chaque année, environ 750 cas de cancers de l'ovaire invasifs son t détectés en Belgique. S'il n'est pas le plus fréquent, ce cancer offre des perspectives particulièrement sombres car la maladie s'est souvent déjà généralisée au moment du diagnostic. Le taux de survie à cinq ans reste ainsi inférieur à 50%, chez nous comme ailleurs en Europe.
Les chances de survie peuvent toutefois être améliorées. En effet, la durée de survie médiane est de 4,2 ans pour les patientes traitées dans des hôpitaux qui accueillent un grand nombre de patientes, contre 1,7 ans dans les structures qui n'en soignent que quelques-unes. Ce constat n'est pas neuf et avait déjà été mis en avant par le KCE à propos du cancer du poumon dès 2016 et des cancers de la tête et du cou trois en plus tard.
"Il est donc préoccupant de constater que, entre 2014 et 2018, les 4.000 femmes chez qui un cancer de l'ovaire invasif a été diagnostiqué ont été soignées dans 100 hôpitaux belges différents et que la moitié de ces hôpitaux ont traité moins de six patientes par an", s'inquiète le centre fédéral. Ainsi, côté chirurgie, seuls cinq hôpitaux ont opéré plus de 20 patientes par an. Pour diminuer la fragmentation des compétences et de l'expérience des équipes soignantes, il est donc préférable de concentrer la prise en charge dans quelques centres de référence.
Outre le nombre de patientes traitées, la prise en charge des cancers gynécologiques est meilleure lorsqu'elle peut s'appuyer sur une équipe multidisciplinaire spécialisée et expérimentée, ainsi que des installations et des équipements adéquats (notamment pour les traitements de préservation de la fertilité ou pour soigner les lymphœdèmes, par exemple). La continuité des soins et un engagement dans la recherche constituent aussi des points d'attention pour ces centres de référence.
Le KCE recommande par ailleurs une réflexion commune entre la Plateforme pour l'amélioration continue de la qualité des soins et de la sécurité des patients (PAQS), son pendant flamand VIKZ, le Registre pour le cancer, les hôpitaux et les représentants des patients afin de rendre publiques les informations concernant la qualité des soins dans chaque structure hospitalière. L'objectif: choisir de manière éclairée où se faire soigner.
Source: Belga