
Comme chacun sait, certains malades du covid-19 développent une coagulopathie importante conduisant à des embolies, des accidents vasculaires cérébraux, des infarctus, etc. Mais cela diffère beaucoup des troubles de coagulation que l’on connaît habituellement. Une équipe de recherche en Autriche veut mettre ces différences à profit.
L’équipe viennoise a réalisé une analyse multicentrique rétrospective dans trois grandes villes autrichiennes : Vienne, Linz et Innsbruck. Les anticoagulants sont efficaces, mais ne peuvent rien contre les thromboses dues à la tempête cytokinique que connaissent les patients qui se retrouvent aux soins intensifs ou qui décèdent de leur maladie. Cependant, il semble que la durée de l’infection soit écourtée chez les patients ayant été traités par héparine de bas poids moléculaire (HBPM).
Ainsi sur les 586 patients covid-19 hospitalisés, 419 ont reçu un traitement par HBPM et 62,5% des antivitamines-K. L’utilisation des HBPM a réduit le risque de mortalité de 44% sans que les traitements par HBPM ou par un nouvel anticoagulant par voie orale (NOAC : Non-Vitamin K Antagonist Oral Anti-Coagulants) ne réduisent les D-Dimères ou les phénomènes thrombo-inflammatoires. Toutefois, le portage du virus a été réduit de 4 jours dans le groupe HBPM par rapport à l’autre groupe.
Ces héparines peuvent en effet inhiber la capacité du SRAS-CoV-2 de se lier aux cellules et donc de réduire ainsi son infectivité.