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Insulinorésistance et dépression: de plus en plus liées…
27/09/2021 - 02:40

La dépression et le diabète sont connus pour évoluer parfois de concert, même si le mécanisme n’était pas toujours bien compris. Des chercheurs de Stanford lèvent un coin du voile à partir de données recueillies aux Pays-Bas.

Les chercheurs ont analysé les données de 601 hommes et femmes qui ont servi de sujets témoins pour l'étude néerlandaise. Au moment de leur inscription, ils n'avaient jamais souffert de dépression ou d'anxiété. Leur âge moyen était de 41 ans.

L'équipe a mesuré trois indicateurs de la résistance à l'insuline : la glycémie à jeun, le tour de taille et le rapport entre les taux de triglycérides circulants et de  cholestérol HDL.

Ils ont examiné les données pour voir si les sujets présentant une résistance à l'insuline avaient un risque accru de développer un trouble dépressif majeur au bout de 9 ans. Selon ces trois critères, la réponse est positive : ils ont découvert qu'une augmentation modérée de la résistance à l'insuline était liée à une augmentation de 89% du taux de nouveaux cas de troubles dépressifs majeurs. De même, chaque augmentation de 5 centimètres de la graisse abdominale était liée à un taux de dépression supérieur de 11%, et une augmentation de la glycémie à jeun de 18 milligrammes par décilitre de sang était associée à un taux de dépression supérieur de 37%.

Les chercheurs ont limité leur analyse aux quelque 400 sujets qui, en plus de n'avoir jamais connu de dépression majeure, ne présentaient aucun signe de résistance à l'insuline au début de l'étude. Au cours des deux premières années de l'étude, près de 100 de ces participants sont devenus insulinorésistants. Les chercheurs ont comparé la probabilité pour ce groupe de développer un trouble dépressif majeur au cours des sept années suivantes avec celle des participants qui n'étaient pas encore devenus insulinorésistants au bout de deux ans.

Si le nombre de participants était trop faible pour établir une signification statistique pour le tour de taille et le rapport triglycérides/HDL, les résultats concernant la glycémie à jeun étaient non seulement statistiquement  et cliniquement significatifs. Les personnes ayant développé un prédiabète au cours des deux premières années de l'étude présentaient un risque 2,66 fois plus élevé de dépression majeure au bout de neuf ans de suivi, par rapport à celles dont les résultats de la glycémie à jeun étaient normaux.

Conclusion : La résistance à l'insuline est un facteur de risque important de problèmes graves, dont non seulement le diabète de type 2, mais aussi la dépression. Il est donc clair qu’il est essentiel de s’inquiéter de la présence conjointe des deux maladies, estiment les auteurs.

Incident Major Depressive Disorder Predicted by Three Measures of Insulin Resistance: A Dutch Cohort Study