Formulaire de recherche

Metformine et losartan: de nouveaux atouts!
19/04/2021 - 03:45

C’est en tout cas ce qu’affirment des chercheurs japonais concernant la maladie rénale chronique.

Leur recherche se limite pour le moment aux souris. Ils ont pu reproduire dans un modèle murin le syndrome dit d’Alport. Il s’agit d’une maladie rénale rare héréditaire se caractérisant par une néphropathie glomérulaire avec hématurie qui évolue généralement vers une maladie rénale terminale. Ce sont des anomalies du collagène de type 4 qui provoquent des altérations de la filtration glomérulaire normale.

Les chercheurs se sont efforcés d'identifier de nouvelles cibles thérapeutiques basées sur les mécanismes pathogéniques. Ils se sont concentrés sur les médicaments traditionnellement utilisés pour les patients atteints d'IRC, à savoir la metformine et le losartan - qui agit en abaissant la pression artérielle et en inhibant la protéinurie causée par une filtration glomérulaire accrue.

L'administration de metformine ou de losartan à des souris du modèle ND-CKD a permis de supprimer de manière significative la protéinurie et la créatinine sérique, qui sont des indicateurs de la CKD. L'inflammation et la fibrose, qui réduisent également la fonction rénale, se sont nettement améliorées. En outre, on a constaté que la metformine avait un effet néphroprotecteur similaire à celui du losartan.

Les résultats d'une analyse détaillée de l'expression génétique ont révélé que la pathologie rénale du modèle de souris ND-CKD était causée par l'expression anormale de gènes liés aux podocytes des cellules épithéliales glomérulaires et de gènes impliqués dans le métabolisme intracellulaire. Il est intéressant de noter que l'amélioration provoquée par le losartan était limitée aux gènes impliqués dans les anomalies des podocytes. La metformine, en revanche, a amélioré l'expression des gènes liés aux anomalies des podocytes et ceux liés au métabolisme intracellulaire. En d'autres termes, la metformine a clairement une cible d'action différente de celle du losartan.

Enfin, ils ont constaté que l'administration de faibles doses de metformine et de losartan à des souris modèles prolongeait significativement leur survie. Les chercheurs ont également constaté que dans les études utilisant des doses auxquelles la metformine seule n'était pas efficace, seule l'association de metformine et de losartan prolongeait significativement la survie des souris. En clair, cette étude a montré qu'une combinaison appropriée de ces deux « vieux » médicaments permet de traiter efficacement le modèle de souris de la maladie d’Alport. Reste à passer à l’humain…

Metformin ameliorates the severity of experimental Alport syndrome