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COVID-19: Quelle origine, quelle évolution?
23/03/2020 - 12:47

Les fake news nombreuses en ces temps de crise ont imputé l’apparition du nouveau coronavirus à la recherche en laboratoire. Il n’en est rien, telles sont les conclusions d’un article de Nature.

En effet, les scientifiques affirment qu’à partir des données du génome du SRAS-Cov-2, le virus provient d’une évolution naturelle.

Les scientifiques ont analysé le modèle génétique des protéines de l'extérieur du virus qu'il utilise pour se fixer sur les membranes cellulaires. Ils ont relevé deux caractéristiques importantes : le domaine de liaison au récepteur (RBD), une sorte de grappin qui s'accroche aux cellules hôtes, et le site de clivage, un ouvre-boîte moléculaire qui permet au virus de se fissurer et de pénétrer dans les cellules hôtes.

Tout d’abord, RDB cible le récepteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2. Ce système est si efficace que, selon les scientifiques, il ne peut être le fruit d’une recherche humaine, mais celui de la sélection naturelle. Ceci est étayé par la structure moléculaire globale de la protéine.

Si quelqu'un avait cherché à créer un nouveau coronavirus comme agent pathogène, il l'aurait construit à partir de données issues d'un virus connu. Mais les mutations dans la partie RBD de la protéine de pointe et son squelette distinct, excluent toute manipulation en laboratoire comme origine potentielle du CoV-2 du SRAS.

Sur la base de leur analyse du séquençage génomique, Andersen et ses collaborateurs ont conclu que les origines les plus probables du SRAS-CoV-2 suivaient l'un des deux scénarios possibles.

Dans l'un des scénarios, le virus a évolué jusqu'à son état pathogène actuel par sélection naturelle chez un hôte non humain, puis a sauté chez l'homme. C'est ainsi qu'ont émergé les précédentes flambées de coronavirus, l'homme ayant contracté le virus après une exposition directe à des civettes (SRAS) et à des chameaux (MERS). Les chercheurs ont proposé les chauves-souris comme le réservoir le plus probable du CoV-2 du SRAS, car il est très similaire à un coronavirus de chauve-souris. Il n'existe, cependant aucun cas documenté de transmission directe chauve-souris-homme, ce qui suggère un hôte intermédiaire.

Dans l'autre scénario possible, une version non pathogène du virus est passée d'un hôte animal à l'homme, puis a évolué jusqu'à son état pathogène actuel au sein de la population humaine.

The proximal origin of SARS-CoV-2