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Prescription électronique: un vidéo-interview avec Dr. Marc Moens et Lieven Zwaenepoel
10/01/2020 - 10:15

Dr Marc Moens, Président de Recip-e, Biologiste clinique, Président honoraire de l’ABSyM, l’Association Belge des Syndicats Médicaux

Que pensez-vous de l’obligation de prescription électronique ?

« On observe une informatisation à tous les niveaux de la société. C’est notamment le cas dans le secteur commercial, dans le secteur bancaire… Pourquoi le secteur médical y échapperait-il ? »

Le passage à une prescription 100% électronique est au programme. Comment cela se passe-t-il ?

« Le phénomène est spontané. Il se développe lentement mais sûrement, mais sûrement lentement. Les prescripteurs plus âgés peuvent parfois être moins ouverts au changement. Les médecins de plus de 64 ans font en effet l’objet d’une exception. Je ne peux donc pas vous dire quand nous atteindrons l’objectif d’une prescription 100% électronique. »

Que nous disent les chiffres ? L’objectif est-il réalisable ?

« Cela prendra certainement encore quelques années. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas compter sur la date du 1er janvier 2020, même s’il est question d’une obligation légale à cette date. Il y a ceux qui sont contre ce changement, ceux qui sont pour, et puis une grande majorité qui se situe entre les deux. Les prescripteurs de ce troisième groupe ont besoin d’un petit coup de pouce. Les médecins bénéficient d’une prime lorsqu’ils utilisent les sept éléments de la circulation électronique des données et données des patients, dont fait partie Recip-e. Pour les pharmaciens, ce soutien financier n’existe pas. Les médecins spécialistes n’y ont pas non plus droit. » 

Quelles réactions ce changement provoque-t-il sur le terrain ?

« On est donc encore loin du moment où tout le monde sera embarqué dans l’ère du numérique. La réaction que l’on observe sur le terrain reste cependant globalement positive. Si la plupart des gens voient les avantages, il reste néanmoins des sceptiques à convaincre. La majorité reste positive face au changement, à condition que la plate-forme eHealth correspondante fonctionne correctement. » 

Le pharmacien Lieven Zwaenepoel – Vice-président de Recip-e, Pharmacien d’officine, Président de l’APB, l’Association Pharmaceutique Belge

Comment voyez-vous la coopération avec les médecins en ce qui concerne l’objectif d’une prescription 100% électronique ? Impliquera-t-elle un changement pour les pharmaciens ?

« Avant toute chose, je tiens à préciser que je ne sais pas si l’on doit vraiment parler d’un objectif d’une prescription 100% électronique. C’est dans cette direction que nous évoluons, mais il faut savoir que des exceptions sont prévues. Notamment pour les prescripteurs de 64 ans et plus, pour les prescriptions rédigées lors de visites à domicile ou en cas de problème technique. Dans le meilleur des cas, on peut plutôt espérer quelque chose comme 99%.

De notre point de vue, qu’importe le pourcentage que nous atteindrons. Ou à quel point, de quelle manière et à quelle vitesse nous travaillerons avec des outils numériques. Nous devrons toujours continuer à travailler avec des prescriptions sur papier, comme avant.

Comment nous voyons la collaboration avec les médecins à cet égard ?

Nous nous attendons à ce qu’ils intègrent progressivement ce changement. Les prescripteurs de 64 ans et plus travaillerons moins d’ici quelques années, pour moins de prescriptions de leur part. Le passage au numérique s’accélérera donc progressivement. L’exception concernant les prescriptions rédigées à domicile diminuera également petit à petit, grâce aux réseaux mobiles que nous utilisons actuellement. Nous ne sommes pas pressés. Mais si c’est possiblement numériquement, alors allons-y. Le travail pourra ainsi se faire plus rapidement, à condition que tout fonctionne bien et que tout soit parfaitement codé.

Nous remarquons que les utilisateurs rencontrent encore des soucis transitoires et que les implémentations techniques posent parfois encore problème. Tout cela doit être corrigé dans le logiciel. Dans le cas d’une prescription sur papier, tout doit encore être introduit. L’utilisation de la prescription électronique constitue donc un progrès
. »