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Le développement d'une résistance aux médicaments chez les cellules cancéreuses est fortement lié à la présence de cellules semblables à des cellules souches. Ces cellules s'adaptent aux traitements et parviennent ainsi à survivre. C'est ce qu'a démontré une étude du Centre de biologie du cancer de la VIB-KULeuven, publiée jeudi dans la revue scientifique Cancer Cell. Cette étude ouvre des perspectives pour un meilleur traitement des cancers, en particulier les mélanomes malins.

Le traitement du cancer a fait de grands progrès ces dernières années, cependant, la résistance aux médicaments reste un problème majeur. C'est également le cas pour les mélanomes, la forme la plus dangereuse de cancer de la peau. "Le traitement des mélanomes est assez efficace", explique le professeur Jean-Christophe Marine, de la VIB-KU Leuven, qui a dirigé l'étude. "Mais il y a aussi une forte probabilité que les tumeurs reviennent. Donc parfois, il y a des cellules cancéreuses qui survivent au traitement."

L'étude s'est penchée spécifiquement sur la résistance dans des mélanomes, elle a examiné quelles cellules résistaient aux médicaments. Les scientifiques ont observé un type particulier de cellules ressemblant à des cellules souches, celles de la crête neurale. L'une des raisons possibles de leur résistance est que ces cellules souches sont très "plastiques". Cela signifie qu'elles se reprogramment, et donc s'adaptent, pour résister aux médicaments.

"C'est la première fois que nous sommes en mesure de démontrer aussi clairement que ces cellules particulières, semblables à des cellules souches, peuvent s'adapter aussi rapidement et aussi bien pour continuer à survivre, et ce sans muter génétiquement", déclare Jean-Christophe Marine. "Nous avons également découvert que la protéine Focal Adhesion Kinase (FAK) était importante pour la survie des cellules souches de la crête neurale. En bloquant l'activité de cette protéine, nous avons pu tuer les cellules. Les résultats des tests sur des tumeurs implantées dans des souris ont été très encourageants."

Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives dans la prédiction du degré de résistance des cellules cancéreuses. La quantité de cellules souches de la crête neurale peut en effet être détectée par biopsie. Des traitements plus personnalisés pourront ainsi être mis en place à long terme.