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Une étude internationale a démontré l'inefficacité du risankizumab, un anticorps utilisé dans le traitement du psorasis et de la maladie de Crohn, contre les formes sévères d'asthme. Au contraire, ce traitement, approuvé par l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS), ne ferait qu'aggraver les symptômes de cette maladie respiratoire.
Dirigée par des chercheurs anglais, canadiens et belges, l'étude s'est intéressée au risankizumab pour sa capacité à éliminer de l'interleukine (IL-23). Les scientifiques suspectaient cette cytokline d'être un élément déclencheur dans les crises de psoriasis, de la maladi e de Crohn mais également de l'asthme.
Au total, l'étude, parue dans la revue The New England Journal of Medicine, a mobilisé plus de 204 patients. Parmi ceux-ci, 105 ont reçu une injection de risankizumab toutes les quatre semaines durant six mois. Les 109 autres patients ont, quant à eux, reçu un placebo. Les chercheurs ont ensuite mesuré le délai jusqu'à l'arrivée des premiers symptômes d'aggravation. Alors que le délai moyen chez les patients traités au risankizumab était de 40 jours, ce dernier était de 86 jours pour les patients placebo.
"Ces résultats nous éclairent sur la physiopathologie de l'asthme", explique le docteur Renaud Louis (ULiège), responsable belge de l'étude. "Une des raisons que nous mettons en avant pour expliquer la détérioration des patients sous risankizumab est qu'en bloquant l'IL-23, nous diminuons l'immunité locale dans les voies aériennes."
"Même si le résultat de cette étude est décevant pour le patient, les progrès dans le domaine de l'asthme ont été remarquables", conclut le chercheur belge.
Source: Belga