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Il y a encore peu de temps on pensait qu’un mauvais sommeil était causé par une pathologie sous-jacente. Une étude britannique montre qu’il existe un double lien unissant sommeil et pathologie…
Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé des données génétiques et de santé provenant de 7 146 personnes recrutées par l'English Longitudinal Study of Ageing (ELSA), une étude nationalement représentative en Angleterre.
Les chercheurs ont évalué la force de la prédisposition génétique parmi les participants de l'ELSA en utilisant des résultats d'études antérieures d'association génomique à grande échelle ayant identifié des milliers de variantes génétiques liées à une probabilité accrue de développer une dépression et de dormir peu ou beaucoup.
Les résultats ont été ajustés à divers facteurs confondants tels que l'éducation, le niveau socio-économique, le statut tabagique, l'activité physique et les maladies de longue durée.
Ils ont découvert que les personnes ayant une prédisposition génétique plus forte à un sommeil court (moins de cinq heures par nuit) étaient plus susceptibles de développer des symptômes dépressifs sur une période de 4 à 12 ans, mais que les personnes ayant une prédisposition génétique plus forte à la dépression n'avaient pas davantage de probabilité de dormir peu. Ainsi, en dormant peu, le risque dépressif est multiplié par 2,5 pour les « mauvais » dormeurs, alors qu’une personne dépressive a 30% de risque de mal dormir.
Dans l'ensemble, les participants de l'étude dormaient en moyenne sept heures par nuit.
Plus de 10 % d'entre eux dormaient moins de cinq heures par nuit au début de la période d'étude, pour passer à plus de 15 % à la fin de cette période, et la proportion de participants présentant des symptômes dépressifs a augmenté d'environ 3 points de pourcentage, passant de 8,75 % à 11,47 %.
Les chercheurs ont également constaté un lien entre le sommeil excessif et le développement de symptômes dépressifs, avec des participants dormant plus de neuf heures étant 1,5 fois plus susceptibles de développer des symptômes dépressifs que ceux qui dorment en moyenne sept heures. Cependant, les symptômes dépressifs n'étaient pas associés à un sommeil excessif quatre à douze ans plus tard, ce qui correspond aux conclusions génétiques.