Formulaire de recherche

Rectocolite ulcéreuse: et si on revenait au microbiote?
26/02/2020 - 12:29
Photo: Shutterstock

Cela peut sembler un peu trop tendance, mais la recherche concernant le microbiote et son rôle dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) avancent.

La rectocolite ulcéro-hémorragique touche un grand nombre de personnes. Les traitements immunosuppresseurs sont efficaces, mais il arrive que cette efficacité diminue au cours du temps. Par ailleurs, certains patients y sont réfractaires d’emblée. Environ 20% des patients progresseront tellement qu’ils devront subir une colectomie totale. Pour radicale qu’elle soit, cette intervention est efficace. Malheureusement, on sait aussi qu’environ 50% des patients opérés souffriront de pouchite, un retour en quelques sortes au point de départ avec des symptômes très similaires à ce qu’ils ont connu lors de leur maladie initiale.

L’étude étasunienne a comparé ces patients à d’autres souffrant d’une maladie intestinale rare, la polypose adénomateuse familial, dont l’intervention chirurgicale curative est la même que dans la rectocolite. Des chercheurs de Stanford ont comparé les deux populations. Il apparait que les patients FAP ayant été opérés souffrent rarement de pouchite, alors qu’elle est bien plus fréquente chez les autres présentant une MICI.

La différence entre les deux groupes réside essentiellement dans l’absence ou de faibles taux d’acides biliaires secondaires, convertis par des bactéries intestinales à partir des acides biliaires primaires. L’une des souches impliquées dans cette transformation est celle des ruminococcus. Il en existe différentes. Cependant, chez les patients ayant eu une rectocolite souffrant de pouchite, elles ont presque disparu alors que chez leurs homologues présentant la polypose familiale, elles sont bien présentes. Pour aller plus loin, les chercheurs ont créé trois modèles murins auxquels ils ont administré une supplémentation en acides biliaires secondaires. Les souris traitées ont bénéficié d’une réduction de l’infiltration cellulaire   et inflammatoire et de protéines pro-inflammatoires. Le traitement a aussi diminué les symptômes de colite. De plus, les modèles murins représenteraient les MICI dans leur ensemble.

Les chercheurs de Stanford ont commencé une étude de phase II sur des patients âgés de 18 à 70 ans souffrant de rectocolite ulcéro-hémorragique par la supplémentation orale par acide ursodésoxycholique, un acide biliaire secondaire. Ce traitement est déjà admis par la FDA pour la prise en charge de patient souffrant de sclérose biliaire primaire.

Dysbiosis-Induced Secondary Bile Acid Deficiency Promotes Intestinal Inflammation