
Photo: Shutterstock
La question concernant le screening du cancer de la prostate par le test PSA est loin d’être résolue. Un article de synthèse fait le point sur le sujet.
Dans les années 90, l’usage du PSA comme test prédictif d’un cancer prostatique s’est fortement répandu avec pour conséquence une augmentation importante du nombre de cas détecté. En 25 ans, le taux de mortalité a quant à lui fortement diminué. Ceci peut donner l’idée d’une efficacité importante du test. Cependant, il est probable que l’on ait augmenté le nombre de cas bénins détectés, ce qui a fait diminuer le nombre de décès rapportés aux cas dépistés. Ainsi des voix se sont élevées contre un dépistage systématique, notamment de la part des sociétés scientifiques. Aujourd’hui, le nombre de dépistage par PSA a diminué et certains craignent que le taux de mortalité ne reparte à la hausse, ce qui serait logique puisqu’on ne verrait plus que les cas les plus graves, selon une interprétation, ou bien qu’on laisserait sans traitement des patients qui auraient mérité d’être traités, selon une autre interprétation.
La pensée dominante actuelle est que le bénéfice du test PSA est nul ou en tout cas équivoque. Une étude européenne a ainsi estimé qu’il faudrait tester 570 hommes âgés entre 55 et 69 ans pour prévenir un décès par cancer prostatique. Même si cela paraît faible, c’est sensiblement le même taux moyen pour le cancer du sein chez la femme.
Cependant pour les défenseurs, « les avantages du dépistage ne peuvent être mesurés uniquement en termes de réduction de la mortalité et doivent également refléter la diminution de la morbidité due à la prévention des maladies avancées », explique l’article du New England Journal of Medicine.
Les avantages du dépistage sont de permettre de détecter la maladie plus tôt et d’éviter l’apparition d’un cancer métastatique. Cependant, le dépistage engendre une surdétection et un risque de surtraitement avec les effets secondaires qui y sont associés.
Compte tenu des avantages oncologiques du dépistage, les patients, les prestataires de soins et les décideurs politiques doivent mettre en balance la valeur de ces avantages et les inconvénients du dépistage… Le débat n’est pas clos…