Mediplanet/Pharmaplanet

Il n’est pas question de contester la pertinence d’une telle loi. Notre pays doit en effet se préparer, sur la base des enseignements tirés de la crise actuelle, à en affronter éventuellement une nouvelle. Dans ce contexte, la fabrication ou l’importation par l’Etat de médicaments qui n’ont pas reçu une Autorisation de Mise sur le Marché pour notre pays est très certainement une option pour pallier les différentes pénuries qui seraient constatées. 

Mais que le pharmacien puisse être, en situation de crise, potentiellement remplacé par d’autres acteurs dans la délivrance de ces médicaments alternatifs n’est pas acceptable. C’est nier la plus-value de notre secteur alors que les notions de gestion et de suivi des stocks, de traçabilité, de pharmacovigilance et d'authentification des médicaments doivent, dans ce contexte, être clairement renforcées. Qui d’autre que le pharmacien est capable d’assurer ces suivis de manière optimale? Ce n’est qu’un exemple parmi les points contestés, mais il est criant. 

Pendant la crise, les pharmaciens et le circuit des pharmacies ouvertes au public ont pourtant démontré à de multiples reprises qu’ils assuraient, sans faille, de nombreuses tâches: oxygène à domicile, distribution de masques, médicaments en pénurie, continuité des soins des patients (chroniques), etc. Il nous semble donc impensable de passer outre les pharmaciens et leur expertise. 

Autre exemple: l’avant-projet de loi n'exclut pas -mais ne mentionne pas non plus- qu'on puisse s'appuyer sur les pharmaciens pour combler des pénuries en faisant préparer des médicaments (pensons aux solutions et aux gels hydroalcooliques). 

L’APB a donc immédiatement pris contact avec les différents interlocuteurs politiques et le cabinet. Nous avons été largement soutenus, mais il est impératif que les autorités changent de cap et travaillent en concertation préalable. De telles dispositions ne peuvent être prises "à la va-vite" sans s’assurer d’un large soutien de l’ensemble des acteurs de soins. Les pharmaciens, comme d’autres, ont largement contribué à la gestion de cette pandémie. Ils méritent d’être des interlocuteurs majeurs dans la gestion de toute crise future. Le gouvernement doit s’en assurer de manière concertée. Nous y resterons très attentifs et ne manquerons pas d’émettre des suggestions, en concertation avec le cabinet, pour atteindre le but voulu. 

Source APB