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Actuellement, il n'existe aucune stratégie de prévention de la maladie coeliaque. Des chercheurs ont exploré la voie de l’exposition au gluten avant l’âge de 3 ans…
L'étude "Enquiring About Tolerance" (EAT) était un essai clinique randomisé ouvert. Au total, 1303 enfants de la population générale d'Angleterre et du Pays de Galles ont été recrutés et suivis du 2 novembre 2009 au 30 juillet 2012.
Les nourrissons ont été randomisés pour consommer 6 aliments allergènes (arachide, sésame, œuf de poule, lait de vache, morue et blé) en plus du lait maternel à partir de l'âge de 4 mois (groupe d'introduction précoce [EIG]) ou pour éviter les aliments allergènes et suivre les recommandations britanniques en matière d'alimentation des nourrissons, à savoir l'allaitement maternel exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois environ (groupe d'introduction standard [SIG]).
Les chercheurs ont évalué 3 ans plus tard des échantillons sériques afin de savoir s’ils avaient développé des anticorps spécifiques : les anticorps antitransglutaminase de type 2. Les enfants dont le taux d'anticorps était supérieur à 20 UI/L ont été envoyés chez des gastro-entérologues indépendants pour un examen plus approfondi.
Sur les 1004 nourrissons inclus dans l'analyse, 514 étaient de sexe masculin (51,2 %). La quantité moyenne de gluten consommée entre 4 et 6 mois était de 0,49 (1,40) g/semaine dans le SIG et de 2,66 (1,85) g/semaine dans le groupe EIG (P < 0,001). La consommation hebdomadaire moyenne de gluten variait entre 0,08 (1,00) g/semaine à l'âge de 4 mois et 0,9 (2,05) g/semaine à l'âge de 6 mois dans le SIG, contre 1,3 (1,54) g/semaine à l'âge de 4 mois et 4,03 (2,40) g/semaine à l'âge de 6 mois dans le EIG. Sept des 516 enfants du SIG (1,4%) ont développé des anticorps antitransglutaminase de type 2 contre aucun des 488 enfants du EIG (p = 0,02, différence de risque : 1,4% ; IC 95%, 0,6%-2,6%).
Les auteurs estiment que l'introduction de gluten à partir de 4 mois a été associée à une réduction de la prévalence de la maladie coeliaque. Ces résultats suggèrent que la consommation précoce de fortes doses de gluten pourrait être considérée comme une stratégie de prévention de la maladie coeliaque. Les auteurs ne semblent pas avoir de conflits d’intérêt avec l’industrie agro-alimentaire.