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Pour la plupart des gens, la pollution est un phénomène qui vient de l’extérieur. De plus en plus d’études montrent que les polluants intérieurs peuvent provoquer des maladies et des troubles divers. Des chercheurs américains se sont intéressés aux phtalates et à la grossesse.
Les phtalates se trouvent dans des produits aussi courants que le shampooing, le maquillage, les revêtements de sol en vinyle, les jouets et les dispositifs médicaux. Les gens y sont principalement exposés en ingérant des aliments et des liquides qui ont été en contact avec des produits contenant ces produits chimiques. Lorsqu’un organisme est exposé aux phtalates, il décompose ceux-ci en une série de métabolites qui peuvent être analysés notamment à partir d’échantillons d’urine.
Les chercheurs ont stratifié les participantes en trois groupes en fonction de la concentration en phtalates retrouvés dans leurs urines. Ils ont aussi tenu compte de facteurs confondants tels que l’éducation, les revenus du ménage, le tabagisme, le BMI, etc., ainsi que du nombre de fausses couches préalables. A leur grande surprise, les chercheurs ont observé que le délai de la conception augmente au fur et à mesure que l’exposition aux phtalates s’accroît. Ces produits agissent sur les taux hormonaux. Ainsi, les femmes présentant des niveaux plus élevés de phtalates avaient des taux plus bas d'estradiol et des taux plus élevés d'hormone folliculo-stimulante tout au long du cycle menstruel, jouant un rôle important dans l'ovulation et l'établissement précoce de la grossesse.
En revanche, les chercheurs n’ont pas constaté d’augmentation de fausses couches dans les groupes les plus exposés. Par ailleurs, l’exposition aux phtalates a augmenté les biomarqueurs inflammatoires et de stress oxydatif.
En Europe, la plupart des produits contenant des phtalates sont interdits, mais pas dans le reste du monde. Il serait donc utile de bien veiller à ne consommer et n’utiliser que des produits qui en sont clairement exempts.