Formulaire de recherche

Nos yeux nous trompent…
06/05/2020 - 09:27
Photo: Shutterstock

Les recherches neurobiologiques réservent toujours des surprises. Des scientifiques étasuniens et français ont fait une découverte étonnante à propos des signaux envoyés par notre rétine…

Jusqu’à présent, on pensait que toutes les informations qui frappent l’œil et qui sont transformées par la rétine en signaux cérébraux électriques constituaient une transmission de messages excitateurs ; or, il s’avère que ce n’est pas forcément le cas. Des chercheurs de l’université de Northwestern (Illinois, USA) et de Grenoble (France) ont bloqué certains neurones rétiniens responsables dans un modèle de souris. Lorsque ces neurones ne fonctionnaient plus, une petite baisse de luminosité était déjà efficace pour modifier les rythmes circadiens chez ces souris.

Il s’agit d’un phénomène subconscient tout comme le rétrécissement pupillaire en cas de lumière intense. Contrairement à ce que l’on pense, il s’agit d’un véritable phénomène actif d’inhibition. Ainsi expliquent les chercheurs, ces signaux inhibiteurs empêchent notre horloge circadienne de se réinitialiser à une lumière faible et empêchent la constriction de la pupille en cas de faible luminosité, deux phénomènes qui s'adaptent pour une vision correcte et un fonctionnement quotidien. Ces résultats fournissent une explication permettant de comprendre pourquoi notre œil est si sensible à la lumière.

Cela suggère qu'il existe un signal de l'œil qui inhibe activement le réalignement des rythmes circadiens lorsque la lumière ambiante change, ce qui était inattendu. Cela a du sens, puisqu’il ne serait pas utile que notre rythme circadien soit perturbé par des modifications mineures de la luminosité. Ce mécanisme explique aussi, en partie du moins, pourquoi vos pupilles évitent de se contracter jusqu'à ce que la lumière vive s'intensifie.

A noncanonical inhibitory circuit dampens behavioral sensitivity to light