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Migraine: prédire et prévenir
26/01/2024 - 01:13
Photo: Shutterstock

Plusieurs dizaines de milliers de personnes souffrent de migraines chez nous. Des chercheurs étasuniens ont détecté des signaux permettant de prédire la survenue d’une crise et ainsi de la prévenir dans une certaine mesure.

La migraine est souvent sous-diagnostiquée et non traitée, et même lorsqu'elle est traitée, il peut être difficile de le faire suffisamment tôt ainsi que de trouver des stratégies pour prévenir les crises. Une nouvelle étude examine les moyens de prédire plus précisément l'apparition d'une migraine. Les chercheurs se sont basés sur les résultats fournis par des applications mobiles, dites « Santé », permettant de suivre le sommeil, les niveaux d’énergie, les émotions ainsi que le stress. Leur objectif était d'améliorer la capacité de prévenir les crises.

L'étude impliquait 477 personnes âgées de 7 à 84 ans, dont 291 participantes féminines. Grâce à une application mobile, les participants étaient invités à évaluer leur humeur, leur énergie, leur stress et leurs maux de tête quatre fois par jour pendant deux semaines. Ils ont également évalué leur qualité de sommeil une fois par jour et portaient des moniteurs de sommeil et d'activité physique. Près de la moitié des participants avaient des antécédents de migraine et 59 % avaient eu au moins une crise de migraine matinale pendant l'étude.

Les personnes avec une qualité de sommeil perçue médiocre en moyenne avaient 22 % de chances en plus d'avoir une crise de migraine le lendemain matin. Une diminution de la qualité habituelle du sommeil auto-évaluée était également associée à 18 % de chances en plus d'avoir une crise de migraine le lendemain matin. De même, une diminution du niveau habituel d'énergie la veille était associée à 16 % de chances en plus d'avoir mal à la tête le lendemain matin. En revanche, des niveaux de stress moyens plus élevés et une énergie substantiellement plus élevée que d'habitude la veille étaient associés à 17 % de chances en plus d'avoir mal à la tête l'après-midi ou le soir suivant. Après avoir pris en compte le sommeil, l'énergie et le stress, ni l'humeur anxieuse ni l'humeur dépressive n'étaient associées à des crises de migraine.

Petite surprise : ils n’ont trouvé aucun lien entre le risque de crise de migraine et les niveaux d’anxiété ou de dépression chez une même personne.

Pour les auteurs de l’étude, ces différents modèles prédicteurs de maux de tête le matin et plus tard dans la journée mettent en évidence le rôle des rythmes circadiens de la migraine. Ces résultats, pensent-ils, peuvent donner un aperçu des processus sous-jacents à la migraine et nous aider à améliorer le traitement et la prévention.

Association Between Electronic Diary–Rated Sleep, Mood, Energy, and Stress With Incident Headache in a Community-Based Sample