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En même temps que les vaccins, beaucoup de chercheurs ont tenté de trouver de « nouveaux » médicaments pour contrer le SRAS-CoV-2. Dans cette étude, les chercheurs ont testé l’action anticoronavirale directe dans divers types de cellules.
Dans un premier temps, les chercheurs ont réalisé des cribles antiviraux en utilisant des types de cellules qu'ils pouvaient facilement cultiver en laboratoire et infecter avec le SRAS-CoV-2, à savoir des cellules rénales de singe vert africain et une lignée cellulaire dérivée de cellules hépatiques humaines. Grâce à ces cribles, ils ont identifié et validé plusieurs composés qui ont fonctionné dans les cellules rénales de singe, et 23 qui ont fonctionné dans les cellules hépatiques humaines.
Ils ont fini par identifier une lignée cellulaire appropriée, Calu-3, dérivée de cellules l’épithélium respiratoire. Ils ont utilisé ces cellules respiratoires pour tester les composés antiviraux identifiés lors du criblage des cellules hépatiques humaines, et ont constaté que seuls neuf présentaient une activité sur les nouvelles cellules. Ces neuf composés ne comprenaient pas l'hydroxychloroquine.
En identifiant différents ensembles de médicaments qui agissent sur différents types de cellules, les chercheurs ont également identifié les mécanismes utilisés par le SRAS-CoV-2 pour pénétrer dans les cellules. Les résultats suggèrent que dans les cellules rénales et hépatiques, le virus utilise un mécanisme qui peut être perturbé, par exemple, par l'hydroxychloroquine ; en revanche, le virus semble utiliser un mécanisme différent dans les cellules respiratoires, ce qui explique le manque de succès de l'hydroxychloroquine dans ces cellules -- et dans les essais cliniques du Covid-19.
Les neuf antiviraux actifs dans les cellules respiratoires comprenaient la salinomycine, un antibiotique vétérinaire qui est également étudié comme médicament anticancéreux ; le dacomitinib, un inhibiteur de l'enzyme kinase, un médicament anticancéreux ; le bemcentinib, un autre inhibiteur de la kinase actuellement testé contre les cancers ; l'ébastine, un antihistaminique et la ciclosporine.
L'étude souligne que la ciclosporine est particulièrement prometteuse, car elle semble agir contre le SRAS-CoV-2 dans les cellules respiratoires et non respiratoires, et par deux mécanismes distincts : l'inhibition des enzymes cellulaires appelées cyclophilines, que le coronavirus détourne pour soutenir son développement, et la suppression de l'inflammation potentiellement mortelle dans certains cas de Covid-19. Encore faudra-t-il le démontrer in vivo…