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Existe-t-il un impact de l’hypothyroïdie chez la maman et le développement d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité chez leur enfant ?
Cette étude menée sur 329 157 enfants de la naissance à 17 ans, tous nés dans les hôpitaux Kaiser Permanente de Californie du Sud constitue une première aux USA, selon les auteurs étasuniens. Contrairement aux recherches précédentes en Europe, la nouvelle étude américaine a inclus des personnes d'origines ethniques diverses et a observé les enfants pendant près de deux décennies.
Dans le cadre de cette nouvelle recherche, l'équipe a analysé les dossiers médicaux des enfants et a recueilli des informations clés sur leurs mères, notamment l'âge pendant la grossesse, la race et le revenu du ménage. Tous les enfants ont été évalués pour le TDAH en utilisant les mêmes critères, ce qui, selon les auteurs, a permis d'éviter des incohérences dans la façon dont les cas de ce trouble ont été identifiés.
Selon les résultats, 16 696 enfants ont été diagnostiqués avec un TDAH. Les enfants hispaniques dont les mères avaient un faible taux d'hormones thyroïdiennes pendant la grossesse présentaient un risque accru de 45 % de souffrir d'un trouble neurodéveloppemental, contre 22 % pour les enfants blancs dont les mères étaient atteintes de la même maladie.
Pour les auteurs, les résultats sont suffisamment solides pour justifier un suivi attentif des femmes enceintes présentant un faible taux d'hormones thyroïdiennes. Il ajoute que les enfants dont les mères ont eu un faible taux d'hormones thyroïdiennes pendant la grossesse pourraient potentiellement bénéficier d'une surveillance plus précoce des signes de TDAH, tels que l'inattention, l'hyperactivité et la difficulté à se concentrer sur une tâche. Des recherches antérieures ont montré qu'une intervention rapide peut aider à gérer le TDAH et permettre aux enfants de mieux réussir en classe et d'acquérir des compétences sociales.
L'équipe d'étude prévoit ensuite d'examiner si l'hypothyroïdie pendant la grossesse peut augmenter le risque d'autres troubles du développement neurologique, tels que l'épilepsie, la paralysie cérébrale et les difficultés d'élocution. Ils ont également l'intention d'explorer d'autres facteurs qui peuvent augmenter le risque de TDAH chez les enfants, comme l'exposition pendant la grossesse à des toxines environnementales telles que les retardateurs de flamme présents dans les meubles rembourrés, les appareils électroniques et d’autres appareils ménagers.
https://www.thieme-connect.com/products/ejournals/abstract/10.1055/s-0040-1717073