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Forte hausse du recours aux urgences entre 2021 et 2023, selon le Journal du Médecin
22/10/2024 - 04:00
Photo: Shutterstock

Le nombre d'admissions aux urgences des hôpitaux a augmenté de 8% entre 2021 et 2023. Chaque année, près d'un Belge sur cinq (18,9%) a recours aux urgences. La pénurie de médecins généralistes et les listes d'attente expliquent cette augmentation significative, selon le Journal du Médecin mardi.

En raison de la pénurie croissante de médecins généralistes, de plus en plus de patients n'ont en effet plus de médecin généraliste attitré. En cas de problème médical grave, ils ne peuvent dès lors se rendre qu'aux urgences. Les listes d'attente sont par ailleurs longues dans certaines spécialités médicales. En se présentant aux ur gences, un patient peut tenter de contourner cette difficulté. Il y a aussi un changement de mentalité: les patients attendent aujourd'hui une réponse immédiate à leurs besoins de soins, même si celle-ci n'est pas urgente d'un point de vue médical. L'argent joue également un rôle. Les patients les moins aisés semblent recourir plus souvent aux urgences

Ces données proviennent d'un rapport de la Cellule soins efficaces de l'Inami et sont basés sur les prestations facturées au patient pour leur prise en charge aux urgences. Seuls les patients qui peuvent quitter les urgences le jour même entrent en ligne de compte.

En 2023, 3.127.472 prestations de ce type ont été facturées dans les hôpitaux belges. Étant donné que plusieurs prestations sont parfois facturées pour le même patient, le nombre réel de ceux-ci est inférieur. La Cellule estime ainsi leur nombre à 2.187.852 pour l'année 2023, soit 18.991 pour 100.000 Belges. Ce nombre a fortement augmenté depuis 2021, non seulement en Wallonie et à Bruxelles, où les services d'urgence sont traditionnellement plus sollicités, mais aussi en Flandre.

Enfin, les dépenses associées aux admissions aux urgences s'élevaient à 99,3 millions d'euros en 2023, avec un coût moyen de 45,39 euros par patient. Certains patients ne nécessitant pas une prise en charge immédiate auraient cependant pu être aidés de manière plus efficace par les soins de première ligne. Se pose alors la question de savoir si la Belgique ne devrait pas freiner le recours aux urgences dans les situations ne mettant pas la vie en danger par le biais d'un tri préalable obligatoire par exemple, selon le Journal du Médecin .

source: belga