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Des chercheurs californiens ont développé une interface cerveau-ordinateur (BCI) expérimentale permettant de restaurer une communication orale chez des patients atteints d’affections neurologiques entraînant une anarthrie.
Ainsi, dans une étude publiée dans Nature, l’équipe présente une BCI capable de synthétiser en temps réel une voix à partir de l’activité neuronale liée à l’intention de parler, reconstituant ainsi un "tractus vocal numérique".
Un patient atteint de sclérose latérale amyotrophique (SLA), inclus dans l’essai clinique BrainGate2, a bénéficié de cette technologie. Quatre réseaux de microélectrodes ont été implantés dans le cortex pré-moteur et moteur lié à la phonation. Les signaux neuronaux captés ont été décodés via des algorithmes d’intelligence artificielle afin de générer une voix synthétique audible. Le délai de synthèse vocal est réduit à 25 millisecondes, comparable à la perception auditive naturelle.
Ce système permet non seulement de formuler de nouveaux mots et des interjections, mais aussi de moduler l’intonation et de reproduire des mélodies simples, ce qui améliore nettement la fluidité et l’expressivité de la communication. L’intelligibilité de la parole synthétisée a atteint 60 %, contre 4 % sans assistance.
L’algorithme a été entraîné à partir de tentatives de production verbale, les signaux neuronaux étant corrélés aux phonèmes attendus. Cette correspondance temps réel entre intention motrice et output vocal représente une avancée majeure par rapport aux systèmes « text-to-speech » classiques.
Malgré ces résultats prometteurs, les auteurs restent prudents et soulignent que la technologie en est encore au stade préliminaire. L’étude repose sur un unique patient atteint de SLA ; une validation sur une cohorte plus large et hétérogène, incluant des patients post-AVC ou traumatisés crâniens, est nécessaire avant une éventuelle application clinique élargie.
An instantaneous voice-synthesis neuroprosthesis