Mediplanet/Pharmaplanet

A la demande de l’ABSyM, IPSOS a mené une enquête auprès des citoyens belges pour connaître leur opinion par rapport à l’accès de leurs données médicales par des prestataires de soins non médecins tels que les infirmier(e)s, les pharmaciens, les dentistes ou encore les kinésithérapeutes. Les résultats de cette enquête auprès de 1.477 citoyens belges sont étonnants*

À l’aide de la carte d’identité du patient, les médecins généralistes ou spécialistes que celui-ci consulte peuvent accéder à toutes ses données médicales : maladies, antécédents médicaux et familiaux, traitements médicamenteux, résultats d'analyses de sang et de radiologie, ainsi que rapports de consultation chez les spécialistes et d’hospitalisations. Les professionnels de santé qui ne sont pas médecins n'ont qu’un accès restreint à ces données médicales. Un pharmacien, par exemple, lorsque le patient lui remet sa carte d’identité, ne peut consulter que ses médicaments, allergies et intolérances médicamenteuses. Il est prévu de lever peu à peu ces restrictions et de donner automatiquement aux autres professionnels de santé comme les dentistes, les kinésithérapeutes, les infirmières et les pharmaciens , le même accès que celui des médecins dès que le patient leur donne sa carte d’identité. On envisage même, depuis peu, d’étendre ce droit aux psychologues, logopèdes, audiciens, diététiciens, orthopédistes, podologues, etc …

Les résultats de notre enquête (cfr graphique ci-dessous) montrent que 18% des citoyens belges souhaitent bloquer l'accès à leurs données médicales aux infirmières, pharmaciens, dentistes et kinésithérapeutes. En effet, 50% des personnes interrogées souhaitent pouvoir refuser l’accès à leurs données médicales à certaines professions de santé. Parmi celles-ci, 25% souhaitent le refuser aux infirmiers, 30% aux pharmaciens, 40% aux dentistes et 47% aux kinésithérapeutes.

En d’autres termes : seule une minorité (32%) accepterait que ces quatre professions puissent accéder à leurs données médicales.

Actuellement, il est possible de refuser cet accès à tous les professionnels de santé sur le portail www.masante.belgique.be. Mais ceci empêche le patient de consulter ses propres données médicales et les médecins qu’il consulte perdent leur droit d’accès. Il est de même permis de refuser l’accès à un ou plusieurs professionnels de santé mais en les identifiant nominativement un à la fois.

Le plus simple serait que le patient puisse refuser cet accès en une fois à tous les membres d’une ou plusieurs professions. Aujourd’hui, pour y parvenir, il devrait faire cette manipulation pour chaque membre de chacune de ces professions l’un après l’autre. Or, ils sont des milliers de prestataires par profession, c’est donc irréaliste. L’ABSyM estime que 68% des belges ne peuvent être privés du droit de refuser de partager leurs données médicales avec certaines professions de santé tout en ayant le droit de l’autoriser à d'autres.

L’ABSyM demande de permettre au patient de refuser l'accès à ses données médicales en une seule fois à tous les membres d’une ou plusieurs professions de santé sur le portail www.masante.belgique.be.



*L’enquête a été menée en Belgique le 5 septembre 2022 par IPSOS Belgique auprès d’un échantillon représentatif des citoyens belges âgés de 18 à 80 ans via IPSOS Sprint.



Dr Johan Blanckaert, Président ABSyM

Dr Alin Derom, Trésorier ABSyM

Dr David Simon, Administrateur ABSyM