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D'ici 2050-2059, le nombre d'enfants exposés aux vagues de chaleur extrême pourrait être multiplié par huit, celui des enfants confrontés aux inondations par trois, et celui des victimes de feux de forêt par deux, par rapport aux années 2000, ressort-il mercredi d'un rapport du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). Sans action concrète et "mesures urgentes" des dirigeants mondiaux, "des décennies de progrès, en particulier pour les filles, sont en péril", avertit la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell.
"Les enfants font face à une multitude de crises, des chocs climatiques aux risques en ligne, et ces menaces devraient s'amplifier dans les ann& eacute;es à venir", souligne la directrice générale.
L'impact de ces risques climatiques sur les enfants variera en fonction de leur âge, de leur santé, de leur situation socio-économique et de leur accès aux ressources essentielles, note l'Unicef. Un enfant disposant d'un abri climato-résistant, d'infrastructures pour se rafraîchir, de soins de santé, d'une éducation et d'un accès à de l'eau potable aura de meilleures chances de résister aux chocs climatiques.
Sur le plan démographique, l'Afrique subsaharienne et l'Asie du Sud concentreront le plus grand nombre d'enfants au monde, tandis que la proportion d'enfants diminuera dans toutes les régions en raison du vieillissement de la population. Bien qu'elle reste élevée, la part des enfants en Afrique devrait passer sous les 40%, contre 50% dans les années 2000. En Asie de l'Est et en Europe occidentale, cette proportion tombera sous les 17%, alors qu'elle atteignait respectivement 29% et 20% au début du siècle.
Face à ces changements démographiques, "certains pays doivent étendre les services destinés aux enfants, tandis que d'autres doivent répondre aux besoins croissants d'une population vieillissante", recommande l'organisme.
Le rapport, publié à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant, souligne également les opportunités et les risques liés aux nouvelles technologies, notamment l'intelligence artificielle. L'Unicef met en garde contre le fossé numérique persistant, limitant l'accès aux compétences numériques pour de nombreux jeunes, particulièrement dans les pays à faible revenu. En 2024, plus de 95% des habitants des pays à revenu élevé seront connectés à Internet, contre seulement 26% dans les pays à faible revenu.
L'Unicef prévoit par ailleurs des progrès en matière d'espérance de vie et d'accès à l'éducation primaire. D'ici aux années 2050, près de 96% des enfants dans le monde devraient bénéficier d'une éducation primaire, contre 80% dans les années 2000.
Le fonds des Nations unies préconise d'investir dans l'éducation et dans des infrastructures durables, de renforcer la résilience climatique et de garantir une connectivité et une conception technologiques sûres pour tous les enfants.
"Les droits de l'enfant doivent rester notre fil conducteur pour naviguer à travers les défis mondiaux. En garantissant ces droits, nous pouvons créer un avenir qui privilégie la sécurité, l'égalité et les chances pour chaque enfant", conclut Philippe Henon, porte-parole de l'Unicef Belgique.
Source: Belga