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Covid-19 : une explication de sa sévérité…
28/09/2020 - 12:45
Photo: Shutterstock

On a constaté dès le début de la pandémie que certaines personnes atteintes par le SRAS-CoV-2 demeuraient asymptomatiques alors que d’autres nécessitaient des soins intensifs. Une équipe internationale, dont font partie des chercheurs belges, et dirigée depuis la France vient d’y apporter une explication…

Cette différence serait due ni plus ni moins à une mutation génétique

L'équipe française, en collaboration avec des cliniciens du monde entier, a commencé à enrôler des patients COVID-19 dans son étude en février. À l'époque, ils recherchaient des jeunes gens atteints de formes graves de la maladie afin de déterminer si ces patients pouvaient présenter des faiblesses sous-jacentes de leur système immunitaire qui les rendaient particulièrement vulnérables au virus.

La méthode consistait à screener les génomes des patients - en particulier, un ensemble de 13 gènes impliqués dans l'immunité à l'interféron contre la grippe. Chez les personnes en bonne santé, les molécules d'interféron agissent comme un système de sécurité de l'organisme. Elles détectent les virus et les bactéries envahissantes et donnent l'alerte, ce qui amène d'autres défenseurs immunitaires sur les lieux.

Les personnes infectées par le nouveau coronavirus peuvent présenter des symptômes qui vont de légers à mortels. Aujourd'hui, deux nouvelles analyses suggèrent que certains cas potentiellement mortels peuvent être attribués à des points faibles du système immunitaire des patients.

Au moins 3,5 % des patients de l'étude atteints de COVID-19, la maladie causée par le nouveau coronavirus, présentent des mutations dans les gènes impliqués dans la défense antivirale. Et au moins 10 % des patients atteints d'une maladie grave créent des "auto-anticorps" qui attaquent le système immunitaire au lieu de combattre le virus. Les résultats, publiés dans deux articles de la revue Science le 24 septembre 2020, identifient certaines causes profondes de la maladie COVID-19, qui met en danger la vie des patients, selon le responsable de l'étude, Jean-Laurent Casanova, un chercheur du Howard Hughes Medical Institute de l'université Rockefeller.

Détecter ces anticorps nocifs chez tant de patients, 101 sur 987, a été "une observation stupéfiante", expliquent les chercheurs, car il s’agit d’une explication plausible de la sévérité de la maladie. " L’étude a été confirmée par une autre analyse indépendante. 

Ces travaux ont des implications immédiates pour le diagnostic et le traitement. Si une personne est testée positive pour le virus, elle doit "absolument" être testée pour les auto-anticorps, car il est possible que l'élimination de ces anticorps du sang puisse atténuer les symptômes de la maladie.

https://science.sciencemag.org/content/early/2020/09/25/science.abd4570