
Deux enfants supplémentaires conçus dans un centre de fertilité belge sont potentiellement porteurs d'un gène à l'origine de certains cancers, a indiqué samedi l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS). Au total, 53 enfants sont concernés par ce gène "TP53" transmis par le sperme d'un même donneur danois.
L'AFMPS a été contactée par un centre de fertilité, qui lui a signalé que les informations qu'il avait transmises à l'agence fédérale concernant le dossier du donneur porteur de la mutation génétique étaient incomplètes.
Selon les informations dont dispose actuellement l'AFMPS, il apparaît donc que, dans ce centre, deux femmes supplémentaires, ayant chacune donné naissance à un enfant issu du donneur en question, sont également concernées. Entretemps, les deux mères récemment identifiées ont été averties du risque médical associé à ce don de sperme.
Le 28 mai dernier, le ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke a chargé l'agence de contacter les centre de fertilité impliqués pour qu'ils fournissent, de manière anonymisée, des informations complémentaires sur les enfants concernés, a retracé l'AFMPS. Le centre en question (dont le nom n'est pas précisé) a répondu à l'appel, avant de rappeler l'agence quelques jours plus tard en précisant avoir des informations supplémentaires à fournir.
Dans sa communication samedi, l'AFMPS a déploré le retard pris par le centre pour fournir un aperçu complet de la situation, "en dépit des informations et questions antérieures" posées par l'agence fédérale. Les inspecteurs de l'AFMPS se sont rendus sur place pour une inspection. La procédure est toujours en cours, ajoute l'organisme de protection de la santé publique.
Mercredi, Frank Vandenbroucke avait indiqué que 53 enfants avaient été conçus en Belgique par le biais de ce même donneur danois, porteur d'une mutation génétique à l'origine de cancers. Deux de ces grossesses ont cependant mené à une fausse couche. Il y avait donc alors 51 enfants en vie concernés. Leurs mères résident en Belgique, mais aussi en France, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Italie et en Amérique du Sud.
Le ministre n'a pas souhaité communiquer la liste des centres de fertilité touchés. Il s'était cependant voulu rassurant: les parents belges d'enfants conçus par PMA qui n'ont pas été contactés jusqu'à présent ne doivent pas s'inquiéter au sujet de ce dossier, avait-il souligné, à la lumière des éléments détenus par l'AFMPS.
Le socialiste flamand estime néanmoins que l'agence aurait dû prévenir les autorités plus tôt et a commandé un audit. L'AFMPS tentera "d'expliquer tous les éléments aussi clairement que possible" en commission santé de la Chambre, a-t-elle souligné.
Toute personne ayant des questions ou disposant d'informations relatives à ce dossier peut les transmettre à l'AFMPS par courriel à l'adresse icm@afmps.be.
source: belga