Les stratégies prophylactiques pour enrayer l’augmentation dramatique des infections sexuellement transmises se multiplient. Une des dernières en date consiste à traiter par une dose de doxycycline toute personne ayant eu un contact sexuel non protégé, ce qu’on appelle doxy-PEP (prophylaxie post-exposition), mais cela comporte des risques.
La doxy-PEP consiste donc à prendre deux comprimés de 100 milligrammes dans les 72 heures suivant un rapport sexuel sans préservatif. Cette méthode n’est pas vraiment encouragée en Belgique au contraire des USA ou de la France. Son efficacité pour réduire l’incidence de la chlamydiose ou de la syphilis a été prouvée par différentes études. Cependant, les spécialistes craignent l’apparition de résistances à une classe d’antibiotiques qui est importante pour combattre diverses infections.
Une étude parue dans Nature Medicine tend à leur donner raison. Elle a inclus 100 personnes utilisant la doxy-PEP et 50 personnes ayant reçu les soins standards sans l'utiliser. Les chercheurs ont analysé des écouvillons rectaux prélevés au moment de l'inscription et après six mois pour étudier la présence d'ADN et d'ARN provenant des bactéries intestinales et de leurs gènes de résistance aux antibiotiques.
Les chercheurs de l'UC San Francisco ont identifié à la fois des éléments rassurants et des motifs potentiels de préoccupation. La doxy-PEP n'a pas affecté de manière significative la composition globale des communautés bactériennes du tractus gastro-intestinal. Cependant, les scientifiques ont relevé des signes de développement croissant de résistance à la tétracycline, la classe d'antibiotiques à laquelle appartient la doxycycline, ce qui pourrait réduire son efficacité. L’augmentation de la présence de ces gènes de résistance est dose-dépendante.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer quelles bactéries intestinales activent ces gènes de résistance à la tétracycline afin de savoir si cela pourrait entraîner une augmentation des infections résistantes à la doxycycline, tant chez les individus prenant de la doxy-PEP que dans la communauté en général.
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