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Syndrome d’alcoolisation fœtal: la faute du père!
19/12/2023 - 09:25

Des chercheurs texans viennent de mettre en évidence que la consommation d’alcool avant la grossesse par le futur père peut être dangereuse pour le fœtus.

Jusqu’à présent, on pensait que le syndrome d’alcoolisation fœtale n’était lié qu’à la consommation d’alcool par la mère. Un article publié dans Andrology montre que le père est également impliqué. Les chercheurs ont également étudié le délai qu’il fallait pour que le sevrage alcoolique soit efficace.

Ils ont réalisé leur étude sur un modèle murin. Deux tiers des souris mâles adultes ont été exposées à une consommation d’éthanol à 6% ou 10% et un tiers a servi de contrôles. Chez les souris alcoolisées, les analyses ont montré une modification épigénétique des fonctions mitochondriales qui induit des modifications dans la spermatogenèse. Les conséquences se produisent donc aussi en cas de fécondation in vitro.

Pire, lors du sevrage alcoolique, ces modifications perdurent très longtemps à l’échelle de vie d’une souris. Le sperme modifié des souris alcoolisées ou en sevrage provoque des troubles sur le développement du placenta et du cerveau similaire à ceux que l’on retrouve dans le syndrome d’alcoolisation fœtale classique dû à l’alcoolisme de la mère. Les effets démontrés sur le sperme du père seraient provoqués par le stress oxydatif initié par le sevrage également.

Les chercheurs ont également estimé le délai nécessaire pour que le sevrage soit efficace. Celui-ci est justifié également par le fait que la production de spermatozoïdes est d’environ 60 jours et que le sevrage doit être d’au moins un mois. Les chercheurs estiment donc que l’arrêt d’alcool chez le futur père devrait être d’au moins 3 mois avant la conception. Le changement de discours est crucial, car, dans la conversation sur la responsabilité des défauts de naissance liés à l'alcool, la société a historiquement attribué toute la faute aux mères, même lorsqu'elles ne consomment pas d'alcool pendant leur grossesse.

Alterations in sperm RNAs persist after alcohol cessation and correlate with epididymal mitochondrial dysfunction