Formulaire de recherche

Analogues des prostaglandines à usage ophtalmique et signal d’avortements spontanés
16/01/2023 - 09:53

Sécurité des analogues des prostaglandines en collyre durant la grossesse : données connues

L’administration de prostaglandines par voie orale, rectale ou vaginale entraine des contractions utérines. Ces effets n’ont pas été rapportés avec les analogues des prostaglandines utilisés par voie oculaire, dont le passage systémique est faible.

Selon la source Briggs, les données cliniques concernant l’utilisation du latanoprost durant la grossesse sont limitées . Parmi onze grossesses exposées au latanoprost durant le premier trimestre, on ne signale aucune anomalie congénitale mais une fausse couche spontanée.  Selon Lareb , les analogues des prostaglandines en collyre ne peuvent être utilisés que sur indication stricte. En effet, il est connu que leur utilisation systémique peut augmenter le tonus utérin et diminuer le flux sanguin utéro-placentaire.

Ces données vont dans le même sens que ce qui a été mentionné dans le RCP : « La sécurité de ce médicament en cas d’utilisation pendant la grossesse chez l’être humain n’a pas été établie. »

Signal d’avortements spontanés concernant les collyres 

Une étude de pharmacovigilance publiée en 2022 a évalué l’association entre l’utilisation des analogues de prostaglandines en collyre (latanoprost, travoprost, bimatoprost et tafluprost) et les avortements spontanés. Cette dernière repose sur les bases de données de pharmacovigilance étatsunienne (FAERS) et japonaise (JADES).

L’étude montre que, sur l’ensemble des rapports concernant le latanoprost dans la base de données FAERS, le pourcentage de rapports d’avortement spontané est 4 fois plus élevé que la moyenne des autres médicaments inclus dans les données de pharmacovigilance. Un signal similaire, mais non statistiquement significatif, a été mis en évidence avec le travoprost. Les données concernant le tafluprost et le bimatoprost sont trop peu nombreuses pour déterminer si le signal mis en évidence est un effet de classe. La base de données JADES contenait moins de notifications mais les résultats étaient semblables.

Même si cette étude -de faible niveau de preuve- ne permet pas de déterminer un lien de causalité, elle identifie un signal de sécurité concernant le latanoprost et les interruptions spontanées de grossesse. L’effet pharmacologique des prostaglandines pourrait expliquer le risque d’avortements spontanés.

Lire l’article complet sur le site du CBIP