
Faire baisser rapidement et drastiquement la tension artérielle n’est pas une bonne idée après une thrombectomie…
La thrombectomie après un AVC peut engendrer une pathologie de reperfusion de la zone lésée. Pour contrer ce phénomène, la technique consiste à abaisser très rapidement la pression artérielle. Le souci est qu’il n’y avait pas de preuve formelle de l’innocuité et de l’utilité de la manœuvre.
Pour le savoir, des chercheurs ont réalisé une étude sur 816 patients avec un AVC ischémique aigu avec une tension artérielle élevée après thrombectomie. Pour 407 patients, l’équipe médicale a fixé comme objectif tensionnel un chiffre inférieur à 120 mm Hg pour la systolique ; pour les 409 autres, la tension systolique devait être contrôlée entre 140 et 180 mm Hg. Ces chiffres devaient être maintenus pour 72 heures après l’intervention.
Les chercheurs ont mesuré le degré de récupération par la suite avec ou sans handicap. Les scores 0 et 1 définissaient une bonne récupération avec des symptômes, mais sans handicap. Les scores de 2 à 5 indiquaient un niveau croissant de handicap et le score de 6 était attribué pour les personnes décédées.
A la surprise des chercheurs, le groupe traité de manière intensive a obtenu un score plus mauvais que les autres patients. Ainsi ils souffraient plus de dégénérescence cérébrale et d’incapacité dans les 90 jours sans qu’il y ait d’augmentation d’hémorragies cérébrales et de la mortalité.
L’étude a été stoppée prématurément en raison des résultats préliminaires qui laissent peu de doutes sur les effets d’un contrôle tensionnel trop intense chez ces patients sans que les chiffres tensionnels optimaux puissent être définis pour autant.