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VIH: traiter tôt
24/10/2022 - 01:58

Alors que la conférence sur les traitements contre le VIH vient de débuter à Glasgow, une étude des NIH montre que le traitement précoce d’une personne infectée par le VIH est bénéfique, ce qui signifie que le dépistage doit être précoce également.

Sciensano et d’autres organismes belges avaient déjà démontré par le passé que le retard diagnostique constitue probablement l’un des écueils les plus graves actuellement dans la prise en charge des patients atteints par le VIH pour eux-mêmes, mais aussi dans la lutte contre la propagation du virus.

L’étude du NIH enfonce le clou. Les résultats sont basés sur un suivi prolongé des participants à l'étude START (Strategic Timing of Antiretroviral Treatment), financée par les National Institutes of Health. En 2015, l'étude START a démontré une réduction de 57 % du risque de sida et de conséquences sanitaires graves non liées au sida chez les participants qui ont commencé le traitement antirétroviral lorsque leur nombre de cellules T CD4+ était supérieur à 500 cellules par millimètre cube (mm³), par rapport à ceux qui n'ont pas commencé le traitement antirétroviral jusqu'à ce que leur nombre de cellules CD4+ tombe en dessous de 350 cellules/mm³ ou qu'ils développent un sida. À la suite du rapport de 2015 sur ces résultats, il a été conseillé aux participants du bras de traitement différé de commencer un traitement antirétroviral.

L'étude internationale START a prouvé les avantages de l'initiation précoce d'un traitement antirétroviral, mais un suivi à plus long terme de 4 446 participants a été entrepris pour déterminer si les avantages pour la santé d'un traitement antirétroviral précoce par rapport à un traitement différé augmentaient, restaient constants ou diminuaient après que les participants du groupe différé aient été informés de commencer un traitement antirétroviral. Les principaux critères d'évaluation de l'étude comprenaient le nombre de participants qui ont développé le SIDA, ceux qui ont développé des problèmes de santé graves non liés au SIDA, tels que des maladies cardiovasculaires majeures, une insuffisance rénale, une maladie du foie et un cancer, et ceux qui sont décédés.

Pour les participants qui ont commencé le traitement antirétroviral avant la fin de 2015, le nombre médian de cellules CD4+ au moment de l'initiation du traitement était de 648 cellules/mm³ pour le bras immédiat et de 460 cellules/mm³ pour le bras différé. L'analyse présentée aujourd'hui a comparé les principaux critères d'évaluation de l'étude avant la fin de 2015 avec ceux de la période de suivi prolongée, du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2021. Au cours de cette dernière période, la plupart des participants du bras différé prenaient un traitement antirétroviral. Les personnes de ce groupe présentent une réduction du nombre de CD4 et un risque un peu plus élevé (21%) de conséquences sanitaires graves ou de décès par rapport au groupe traité rapidement. Sur l’ensemble, 27 cas de sida dans le groupe à traitement différé sont survenus contre 15 dans l’autre groupe, au cours des 5 ans de suivi. Il y a eu aussi plus de problèmes graves de santé non liés au sida : 88 vs 76. Par ailleurs, on a dénombré respectivement 57 décès dans le premier groupe contre 47 dans le second.

Ces résultats confirment que le traitement antirétroviral améliore considérablement la santé d'une personne séropositive et réduit son risque de développer le sida et des problèmes de santé graves, et que le diagnostic et le traitement précoces sont essentiels pour maximiser ces avantages et réduire le risque, selon les présentateurs.

Early HIV diagnosis and treatment important for better long-term health outcomes