
La question des réservoirs viraux est rémanente dans les milieux scientifiques. Une équipe soulève un autre coin du voile dont une partie avait déjà été découverte sur d’autres bases par des chercheurs belges.
Les traitements antirétroviraux (ART) permettent d’atteindre des seuils très bas de charge virale empêchant ainsi toute transmission du virus. Malheureusement, on sait aussi que si la personne vivant avec le VIH (PPVIH) arrête son traitement, il y a de gros risques que l’infection reprenne de plus belle. C’est donc que le virus se cache quelque part. Cette persistance, outre le risque de réactivation de la maladie, provoque également une inflammation chronique chez les PPVIH avec un risque plus élevé de développer d’autres maladies : maladies cardiovasculaires, maladies métaboliques, etc.
Ce sont les progrès en glycobiologie et en glycoimmunologie qui permettent aujourd’hui de mieux savoir où réside le virus. Aujourd’hui les molécules de « sucre » présentent sur les cellules immunitaires sont identifiées comme essentielles dans la régulation de ces cellules. Les chercheurs décrivent dans leur article une signature « glycomique » à la surface des cellules qui présentent une persistance du VIH en leur sein.
En effet, les cellules infectées de manière persistante peuvent être divisées en deux groupes : les cellules où le virus est complètement silencieux et ne produit pas d'ARN (réservoir silencieux) et les cellules où le virus produit de faibles niveaux d'ARN (réservoir actif). Le ciblage et l'élimination de ces deux types de réservoirs sont au cœur de la recherche d'un traitement définitif contre le VIH. L'un des principaux défis de cette quête est qu’on ne comprend pas bien en quoi ces deux types de cellules infectées sont différents l'un de l'autre et des cellules non infectées par le VIH. Il est donc essentiel d'identifier des marqueurs capables de distinguer ces cellules l'une de l'autre.
Pour leur étude, Abdel-Mohsen et ses collègues ont utilisé un modèle cellulaire primaire de latence du VIH pour caractériser les glycomes de surface des cellules infectées par le VIH. Ils ont confirmé leurs résultats sur des cellules CD4 directement isolées de personnes infectées par le VIH sous ART.
Ils ont identifié un processus appelé fucosylation comme une caractéristique des cellules T infectées de façon persistante dans lesquelles le génome viral est activement transcrit. La fucosylation est la fixation d'une molécule de sucre appelée fucose aux protéines présentes à la surface de la cellule et est essentielle à l'activation des cellules T. Ils sont maintenant capables de distinguer les deux types cellulaires.
Sialyl-LewisX Glycoantigen Is Enriched on Cells with Persistent HIV Transcription during Therapy