
On sait que la consommation excessive d’alcool contribue à l’apparition ou à l’aggravation de la fibrillation auriculaire. Des chercheurs se sont demandé si l’abstinence alcoolique pouvait inverser cette relation délétère.
L’abstinence alcoolique comme moyen de prévention secondaire de la fibrillation auriculaire a été peu étudiée. Une équipe australienne a conduit une étude multicentrique, prospective, ouverte et randomisée dans 6 hôpitaux du continent des antipodes.
Les 140 personnes incluses buvaient toutes au moins 10 verres d’alcool par semaine et présentaient une fibrillation auriculaire paroxystique ou persistante. Elles ont été réparties dans deux groupes équivalents. Les premiers ont suivi un programme pour réduire leur consommation alcoolique, les seconds ont pu poursuivre leurs habitudes de boisson. Les deux objectifs primaires des chercheurs étaient, d’une part, l’absence d’une récidive d’une fibrillation auriculaire après deux semaines « sans alcool » et, d’autre part, la durée totale des fibrillations auriculaires sur une durée de 6 mois.
Dans le premier groupe, les 70 participants ont réduit le nombre de verres moyens par semaine de 16,8 +/- 7,7 à 2,1 +/- 3,7, soit une diminution de 87,5%. Les patients du second groupe ont, eux, réduit leur consommation de 16,4+/-6,9 verres/semaine à 13,2+/-6,5, soit une baisse de 19,5%.
Après les deux semaines « d’abstinence », les épisodes de fibrillation auriculaire sont apparus chez 53% des patients du premier groupe et 73% dans l’autre groupe. Par ailleurs, le groupe ayant réduit sa consommation d’alcool a bénéficié d’une plus longue rémission que le groupe non-abstinent. A 6 mois, l’incidence de la fibrillation auriculaire était nettement diminuée dans le groupe 1 que dans le groupe contrôle : 0,5% vs 1,2%.
Pour les auteurs, il ne fait donc pas de doute que l’abstinence alcoolique constitue un moyen sûr, efficace et peu onéreux de prévention secondaire de la fibrillation auriculaire.